J’ai assisté au conseil municipal de Chartres ce dernier jeudi soir. J’étais présente non pas physiquement, mais devant mon écran. Pratique pour analyser les propos tenus, les comportements, les mimiques, le langage du corps. Pratique aussi pour « partager » sur les réseaux, et je ne m’en suis pas privée.

Ce soir-là, un buzz : le départ des élus de l’opposition en pleine séance. Séquence relayée (et fortement tronquée) par la presse (l’Écho républicain et Intensité), mais qu’il vaut mieux savourer dans son intégralité sur le site de la ville.

Moi, je suis très bon public. Devant un spectacle, j’aime bien ce qui m’emporte, j’aime les trucs qui flanquent la trouille ou qui me font rire ou pleurer. J’aime les westerns, les navets, les grosses ficelles et
l’outrance. Ce soir-là, j’ai été servie.

La violence du maire de Chartres lors des conseils municipaux est de notoriété publique. Or, la réalité dépasse cette réputation. Ce soir-là, il a été exceptionnel. Il a attaqué les élus de l’opposition sur leur
physique, leur psychologie, leurs compétences politiques et professionnelles, leur culture, leurs idées et leurs idéaux. Il est descendu de son cheval, il a dégainé son colt et il a tiré dans tous les sens, froidement : bam-bam-bam !!!

J’ignorais qu’un maire en fonction puisse se comporter comme dans une bagarre de rue. Un conseil municipal, ça ?! Plutôt un règlement de compte, avec l’attroupement tout autour, de ceux qui réclament du sang et qui comptent les points, la fameuse psychologie des foules. Un grand classique là aussi…

Si, comme moi, vous aimez les navets (beaucoup de longueurs, héros caricatural, pauvreté des seconds rôles, montage indigent et coupures de son qui escamotent certaines répliques), alors je vous conseille d’assister à une des prestations de monsieur le maire de Chartres.

Feu vert