Ce n'est pas tant l'abattage des dix robiniers du cloître Notre-Dame qui est révoltant, quoique la vision de cette jolie place défigurée est douloureuse, que la manière furtive de l'acte perpétré nuitamment et leur "remplacement" par des parasols ! Une très mauvaise idée, malheureusement validée par l'Architecte des Bâtiments de France…
Mercredi 2 octobre, donc, à 4 heures 30 du matin, au mépris de la tranquillité des riverains et sans en avoir prévenu la population - absence d'affichage en mairie et sur le site -, les tronçonneuses sont entrées en action.
La démolition de l'ancien Hôtel-Dieu en 1868 avait ouvert l'espace et créé un grand vide entre la cathédrale et les bâtiments situés au sud-ouest du Cloître, dont les rez-de-chaussée sont actuellement occupés par des restaurants. Cet espace a ensuite été planté d'arbres qui ont, par leurs frondaisons, reconstitué le volume de l'Hôtel-Dieu disparu. Ainsi la sensation de vide était effacée.
La double rangée de robiniers perpétuait cet occupation de l'espace. Leur absence démontre aujourd'hui de manière évidente le malaise provoqué par ce vide. Il est donc nécessaire de créer à nouveau un volume pour restituer celui de l'ancien îlot. Au-delà de l'intérêt d'apporter de l'agrément, de la fraîcheur et de l'ombre, seul le végétal peut répondre à tous ces objectifs, et non pas une nappe de parasols. Il est d'ailleurs souhaitable de prolonger la plantation devant toutes les façades.
C'est pourquoi nous faisons solennellement appel à toutes les bonnes volontés, à toutes les sommités de l'Histoire et de l'Architecture, à la Commission nationale du patrimoine et de l'architecture, à l'UNESCO, ainsi qu'à toute personne influente pour soutenir et défendre ce projet de plantation auprès du maire de Chartres. Il n'y a pas de temps à perdre !
Ne pas restituer la configuration originel du lieu entraînera irrémédiablement la dénaturation du paysage du cloître Notre-Dame. Il est question ici de la préservation de notre patrimoine communal et du bien-être de toutes et tous. C'est une exigence.
Au nom de l'ADEAC, Patrick Chenevrel, architecte et président.
Nota : en page 7 du rapport d'activité municipal 2023, il est écrit : « le 29 juin 2023, la Commission nationale du patrimoine et de l'architecture a validé à l'unanimité les ambitions et les grandes orientations du projet de réaménagement du cloître Notre-Dame ». Cette affirmation est fausse : c'est le projet d'aménagement de l'esplanade qui a fait l'objet de cet avis (d'ailleurs agrémenté de quelques conditions que Cactus a déjà évoquées).