Audience express mercredi 8 mars 2023 à la cour d'appel de Versailles pour un nouveau round judiciaire dans l'affaire des Trois Marronniers de la Courtille. Le 26 septembre 2022, le promoteur immobilier Philippe Bourguignon a été débouté par le tribunal judiciaire de Chartres de sa demande d'expulsion des militants écologistes gardes du corps des arbres centenaires qu'il veut assassiner. Pire, il a écopé d'une astreinte "formidable" de 500 000 euros par arbre s'il épile un seul de leurs poils. En prime, il a été condamné à payer 2 000 euros de dommages et intérêts à chacune des associations attaquées, Chartres Écologie et Sykadap. Il a fait appel, malgré l'évacuation du site par les écolos au lendemain de la décision de justice.
Ce mercredi, maître Vincent Rivierre, l'avocat du promoteur, avoue son incompréhension de la décision du tribunal de Chartres. Pour lui, qui fonctionne avec un logiciel remontant au siècle dernier, les écolos seraient une espèce vivante dangereuse, "le même militantisme que celui qui détériore les oeuvres d'art dans les musées." Il demande à la cour d'annuler l'astreinte et les demandes de dommages et intérets réclamées en défense par les deux associations écologistes.
Maître Bruno Galy, l'avocat des protecteurs des marronniers, ne fait pas confiance au promoteur quand il affirme qu'il ne touchera pas aux arbres avant l'examen au fond par le tribunal administratif d'Orléans des recours concernant la non-opposition d'abattage de la ville de Chartres et contre le permis de construire, deux documents signés par Karine Dorange, l'adjointe chartraine en charge de l'urbanisme. "Ce punk de la promotion immobilière n'attaque pas les oeuvres d'art, mais il en serait capable", assène-t-il avec malice.
L'arrêt de la cour d'appel de Versailles sera dévoilé le 20 avril prochain.