Pleurer sur la disparition de l’Arctique et des forêts primaires, sur l’envahissement des océans par le plastique ou la multiplication des décharges ; craindre les méga-feux, l’effacement des glaciers, le dérèglement climatique et les phénomènes météorologiques extrêmes ; déplorer l’extinction des peuples autochtones et des milieux dans lesquels ils vivent à cause de l’exploitation minière ou forestière, tout en continuant à appuyer sur la pédale d’accélérateur de la consommation que constitue la communication commerciale est un non-sens.

Ce dont il s’agit, quand nous parlons de résistance, c’est de libération vis-à-vis de forces de plus en plus puissantes, pressantes et invasives qui ne se contentent pas de nous encourager à acheter sans fin, mais nous emprisonnent dans une toile et des dépendances portant atteinte à nos droits fondamentaux. Et face cette agression, il est du ressort des États et des institutions politiques garantes de l’intérêt général et de ces droits fondamentaux de nous protéger. Voilà ce qu’est la politique : « garantir à l’ensemble des citoyennes et des citoyens de garder le contrôle sur ce dont dépend leur subsistance ». Et cette garantie n’est jamais acquise. Elle est sans cesse menacée par des tentatives de domination dont la publicité est l’une des armes les plus dangereuses et les moins perceptibles, puisque son efficacité dépend précisément de sa capacité à nous séduire.