Des Bleus dans le dur, du rififi à vélo, un avant de poids... L'actualité du sport vue au travers des mots et des chiffres.
Mais quelle idée d'avoir tiré un feu d'artifice avant le coup d'envoi ! « Bravos aux abrutis ! », ont réagi des spectateurs lillois face aux fumées brouillardeuses qui ont perturbé la vision des premières minutes du France-Italie. Un brouillard peut-être annonciateur de ce qu'allait être cette troisième sortie des Bleus dans le Tournoi conclue d'un triste et inquiétant match nul.
Retour en arrière. C'était le 6 octobre. Les Bleus avaient atomisé (60-7) les Italiens. « Implacables, la razzia, la dolce vita, les maestros... », avaient accompagné les commentaires de cette rencontre. Près de cinq mois plus tard, on n'en est plus là. Le Quinze de France a perdu de sa superbe et l'on se demande où sont passés ces Bleus si séduisants, si conquérants depuis trois-quatre ans... Et désormais perdus, sans repaire depuis ce quart de finale du Mondial. Petit tour d'horizon des écrits après ce 13-13 face aux Italiens.
« Une défaite, c'est une crise en soi. Alors oui, c'est une période délicate, douloureuse. Les émotions ressenties sont difficiles », reconnaît Fabien Galthié « sans colère, ni abattement » et toujours protecteur : « Les joueurs ont fait preuve de courage, ont été déterminés. On est dans le dur », ajoute t-il avant de conclure que les Bleus iront « jouer le Pays de Galles avec ambition. Nous sommes toujours aussi déterminés. »
Dans L'Equipe, Jean-Baptiste Elissalde écrit en préambule que la domination non concrétisée de la première mi-temps a peut-être été préjudiciable au rendement de l'équipe : « Les balles de match que tu rates, tu les reprends dans la gueule... » Puis l'ex-international s'interroge quant à l'option prise de privilégier une équipe puissante. « Avec le choix d'aligner des joueurs lourds, cette équipe manquait de mobilité », écrit-il corroborant cette réflexion par « On a vu la France reculer le ballon, c'est à dire faire des passes vers les trois quarts alors qu'il n'y avait pas le surnombre. » Face à des jeunes Gallois très joueurs, y aura t-il une autre option de jeu ? Réponse le 10 mars.
Toujours dans le quotidien sportif, Renaud Boure s'inquiète quant à lui d'un « défaut de réalisme renforcé par un joli paquet de fautes de mains (20) qui maintenait les Italiens à flot continu... ». Le journaliste regrettera ensuite « le manque de lucidité de cette équipe décidément pas au top dans et mal à l'aise dans son corps », avant de conclure de sa plume toujours un peu piquante et sans concession à l'égard de Fabien Galthié : « Il connaît trop bien sa matière pour tenter de nous vendre son panier de légumes oubliés trois fois le prix de la cagette de jeunes pousses avant d'aller à Cardiff... »
Il y aura également le bonheur de Gonzalo Quesada, le sélectionneur argentin de l'Italie qui, après avoir rappelé que son équipe menait 17-14 à la mi-temps contre l'Angleterre, s'est réjoui du travail effectué : « On est heureux parce qu’on bosse, on a une équipe solide, elle n’a rien lâché, elle a construit son match et été en position de le gagner. Il y a encore du boulot, mais je suis fier. »
Si l'on ressent dans tous ces commentaires une certaine retenue eu égard aux quatre première années de l'ère Galthié et la renaissance des Bleus après près de dix ans de disette, un avis contraste avec force critique donnant l'impression d'un règlement de compte d'homme à homme. C'est celui de Pierre Berbizier (dans Le Parisien/Aujourd'hui en France) dont on imagine qu'il ne passera jamais de vacances avec l'actuel sélectionneur. « On avait implosé lors de la Coupe du Monde. Là, on explose. » « On a laissé cette équipe se déliter progressivement alors que les causes étaient déjà identifiées. » Match volé contre l'Ecosse, humiliation contre l'Irlande, élimination en quarts de finale de la Coupe du monde, « c'est une reproduction des mêmes performances, des mêmes erreurs. On touche le fond. ». Et pour conclure, un appel au grand chambardement : « Il faut tout redéfinir et quels hommes accompagneront ce nouveau projet. ». Avec Berbizier ?
A tout seigneur tout honneur, le mot de la fin reviendra à Fabien Galthié : « Si l'écart paraît énorme entre le passé récent et aujourd'hui, il n'y a pas grand chose en fait... ». Puisse-t-il dire vrai avec, à Cardif (10 mars), une forme physique, une confiance et de l'inspiration retrouvées...
Des mots...
Rififi. « Julien est un jeune chien plein d'énergie, (mais) il faudrait le laisser traverser la cour de temps et temps en même temps qu'il faudrait parfois lui dire : "Tu vas jusqu'ici et pas plus loin" » Il a eu beau reconnaître qu'il avait un peu déraillé (« Les mots ont été plus durs que j'ai voulu.») et évoqué l'influence (mauvaise selon lui...) de Marion Rousse, la compagne du coureur, Patrick Lefévère, le manageur de Julian Alaphilippe, s'est fait reprendre de volée par la compagne du double champion du monde : « Il est inadmissible de s'attaquer comme il le fait à notre vie privée... » Même chanson pour Pascal Chanteur, le président du syndicat des coureurs : « J'espère que Julien va être solide et digérer ce discours extrêmement violent. » Les deux chutes et l'abandon du Français pour sa rentrée dans le Het Nieuwsblad samedi ne sont en tous cas pas rassurantes...
Amertume. « Tôt ou tard quand ça arrivera (son départ), on doit s'habituer à jouer sans Kylian. Quand je voudrai le faire jouer, je le ferai, quand ce ne sera pas le cas, même chose. » Voilà pourquoi Luis Henrique a choisi de de ne pas titulariser d'entrée KMB à Nantes et de le remplacer en cours de match contre Rennes. En Ligue 1, ça passera probablement. Pas sûr que l'entraîneur espagnol, un tantinet amer, ait même discours en Ligue des champions.
… et des chiffres
6. Comme le nombre d'entraîneurs qui se sont succédé à l'OM depuis l'arrivée de Franck Mc Court en 2017. Et on ne compte pas deux intérimaires. C'est Rudi Garcia qui est resté le plus longtemps (octobre 2016 à mai 2019) et Marcelino qui n'a pas eu le temps de chauffer le banc (juin-septembre 2023). Gattuso qui vient de le quitter n'a guère fait mieux de septembre 2023 à cette mi-février. A ce rythme, le club marseillais va rejoindre le FC Nantes et ses dix-neuf entraîneur depuis 2007. Jean-Louis Gasset est le septième élu (contrat de quatre mois...) et avec lui Marseille vient d'aligner une qualification européenne et un 4-1 contre Montpellier en Ligue 1. Pourvu que ça dure...
14. Le nombre de supportrices du RC Lens (12), de Brest (1) et de Lille (1) qui avaient porté plainte pour "agressions sexuelles" considérant que les palpations des contrôleuses (oui, oui, des contrôleuses) du Stade Océane du Havre avaient été un peu trop... précises, voire orientées. Les investigations n'ont pas permis « d'établir un élément intentionnel caractérisant l'agression sexuelle », a déclaré le procureur de la République du Havre. Affaire classée ?
149. C'est le poids de Posolo Tuilagi, le nouveau 2e ligne du Quinze de France. Pour une taille de 1,92 m. A seulement 19 ans, le Perpignanais a tout l'avenir devant lui. « Son impact physique dans le défi, c'est ce qu'on voit en premier », dit de lui l'ex-international Jérôme Thion. Et pour paraphraser Pompidou à l'adresse de De Gaulle lors d'une pause pipi à l'Opéra : « Belle pièce mon général... »
(Sources : L'Equipe, Le Parisien/Aujourd'hui en France, Ouest-France, sites internet)
JHD