Chronique spéciale dans laquelle nous publions quelques réactions des milieux sportifs face à l’invasion des troupes russes en Ukraine.

« Pourquoi restez-vous assis comme des connards ». Andreï Larmolenko, l’attaquant ukrainien de West Ham, s’en est pris vivement sur les réseaux sociaux aux joueurs russes et à leur silence. « « Dans mon pays, ils tuent des gens, ils tuent des femmes, ils tuent nos enfants. Mais vous ne dites rien. Je connais beaucoup d’entre vous, vous m’avez dit que ça ne devrait pas être comme ça (…). Le moment est venu de montrer vos coui… ». Il fallait le dire…

« Ce n’était pas le moment de faire ça ». Thomas Tuchel, l’entraîneur de Chelsea, a regretté la réaction des supporteurs qui , lors de la minute d’applaudissement du public en soutien au peuple ukrainien, n’a pas trouvé mieux que de scander le nom de Roman Abramovitch. Le Russe, propriétaire depuis 2003 du club anglais, six fois champion de Premier League et vainqueur de deux Ligue des champions, a mis en vente le club pour la modique somme de 3,5 milliards d’euros. L’imbécilité des supporteurs est universelle…

« Je suis dévastée (…). Mon cœur est avec ceux touchés par cette guerre qui cause tant de souffrances et de douleurs ». Malgré l’engagement son pays engagé aux côtés de la Russie, la Biélorusse Victoria Azarenka, deux fois victorieuse de l’Open d’Australie (2012 et 2013) n’a pas hésité à s’exprimer sur les réseaux sociaux contre cette intervention militaire et les bombardements. « J’ai toujours vu les Ukrainiens et les Biélorusses comme deux nations amicales et solidaires », a t-elle conclu. Courageuse Victoria…

« Nous gagnerons même si ce sera difficile ». C’est le message lancé en vidéo sur Instagram par Vitali Klitschko, le maire de Kiev depuis 2014. L’ancien boxeur professionnel, champion d’Europe en 1998 et 1999, et du monde de 2008 à 2012, inscrit dans la liste noire de Poutine, ne cesse d’informer et d’encourager les Ukrainiens. « Kiéviens, Ukrainiens ! Vous êtes tous des patriotes de votre terre. Chaleureux, réactifs et courageux. L’Ukraine sera libre et européenne .» Son frère, Vladimir, également champion de boxe, lui s’est engagé dans l’armée ukrainienne. Poids lourds…

« Je défends notre pays par tous les moyens (…) en utilisant toutes mes relations internationales ». Serguei Bubka, le légendaire sauteur à la perche, président du comité olympique d’Ukraine, a été mandaté par le CIO pour coordonner l’aide humanitaire. « Comme tout Ukrainien, je ne dors plus (…) J’ai mon Ukraine de tout mon cœur. Sous sa bannière, j’ai reçu les plus hautes distinctions. Nous gagnerons ! » Puisse t-il être entendu…

« Je ne vous cache pas que j’ai un peu peur de la réaction des Russes qui voient ça comme une trahison ». En France depuis l’âge d’un an, Pavel Sivakov, cycliste pro dans l’équipe Ineos-Grenadiers, a couru pour la Russie jusqu’aux Jeux de Pékin. Depuis la semaine dernière, il a obtenu le droit de changer de nationalité et a choisi d’être Français. Il pourrait même porter le maillot tricolore. Mais il ne cache pas une certaine inquiétude face à la réaction des autorités russes d’autant plus que la famille de sa compagne est en Russie. « Je sais que ma décision va être scrutée. Mais je n’ai jamais dit autre chose que mon opposition à la guerre », a-t-il encore dit.

« La décision de la FIA (Fédération internationale automobile) ainsi que ma volonté d’accepter les conditions proposées (pour rester en F1, NDLR) ont été totalement ignorées et aucune procédure n’a été suivie dans cette mesure unilatérale ». Arrivé sur le circuit de F1 (où il n’a guère brillé) grâce à la fortune de son oligarque de père, proche du pouvoir, Nikita Mazepin, a été évincé par l’écurie américaine Hass, laquelle a également rompu son partenariat avec la firme Uralkali, où papa était actionnaire. Plus de GP de Sotchi, plus de pilote, comme dans d’autres sports, la Russie est mis au ban…

« Il ne faut pas oublier qu’il (Gianni Infantino*) a soutenu le régime « poutinien » tout comme Thomas Bach (président du CIO). D’une certaine manière, ils ont favorisé sa folie des grandeurs et contribué à ce que le pouvoir russe développe une forte conscience impériale ». Ce  »soutien » évoqué par Antoine Duval, spécialiste du droit international du sport (dans L’Equipe du 8 mars), ce sont le Mondial de foot en 2018, les Jeux d’hiver à Sotchi en 2014. Sans oublier la F1 et le GP de F1 à Sotchi. Trois organisations qui ont bien servi la puissance de Poutine. A s’en mordre les doigts aujourd’hui…
*Président de de la Fédération internationale de foot (FIFA).

Sources : L’Equipe, Le Parisien/Aujourd’hui, sites internet.

JHD