Des Jeux qui perturbent la Seine et ses rives, un Ronaldo pas très élégant et des téléspectateurs pas bien "sportifs", un rayon de soleil pour le tennis français et un entraîneur nantais sur la sellette... L'actualité du sport vue au delà-du simple résultat.
Blé... Qu'ils aient lieu à Londres, Rio ou Tokyo, les Jeux olympiques déclenchent toujours des polémiques. Que ce soit pour des questions environnementales, organisationnelles, financières, humaines, tout est matière à rejet par les "bien-pensants" en tous genres.
Ceux de Paris n'échappent pas à la vindicte des "contre-tout-toujours". Mais si nous ne les rejoindrons pas sur ce terrain du rejet systématique de l'événement planétaire que sont les JO, passion de sport oblige, on reconnaîtra quand même que depuis que la Seine a été choisie pour l'ambitieuse cérémonie d'ouverture de Paris 2024, elle n'est plus pour certains de ses acteurs un long fleuve tranquille.
Il y a eu d'abord les bouquinistes (ils sont 226 !) et leurs 900 boîtes (pour 300 000 livres). Installés depuis plus de quatre siècles, devenus haut-lieu du patrimoine touristique de Paris du Pont-Marie au Quai Voltaire, monuments au même titre que les musées d'Orsay et du Louvre ou de la Conciergerie qui bordent la Seine, on les a sommé de déménager pour des raisons sécuritaires. Comme si était rayée une partie de l'histoire culturelle de Paris. Sans parler de l'argent perdu...
Et maintenant, c'est une autre activité, bien fluviale cette fois, que l'on va perturber, à savoir le transport des céréales, a révélé Le Parisien/Aujourd'hui (12 janvier). Il n'y a pas que les bateaux-mouches sur la Seine. Il y a aussi les péniches, au ventre rempli de blé dans les silos de Seine-et-Marne naviguant vers Rouen, premier port céréalier d'Europe. Si les bouquinistes devront quitter les bords du fleuve, ces transporteurs devront rester à quai, empêchés de navigation de la mi-juillet pour la sécurisation du fleuve et les répétitions du défilé olympique au mois d'août pour les épreuves en eaux libres (triathlon et natation marathon). Soit la plus intense période de transports, après les moissons de début d'été : 700 000 tonnes d'or jaune sur une dizaine de bateaux quotidiennement. Et ni les poids lourds et leur dose de carbone, ni les trains (trop tard pour réserver), ne pourront se substituer, est-il expliqué dans le quotidien. Alors ?
Alors, pour les bouquinistes comme pour les céréaliers, il y aura un évident manque à gagner. En d'autres termes, on dira qu'ils vont perdre du "blé". Et franchement, le comité d'organisation des Jeux aurait pu y penser plus tôt...
Des mots...
Elégance. « Pour être honnête, je pense que le championnat saoudien n'est pas pire que le championnat français. »vVu son contrat mirobolant (400 millions d'euros) au club de Al-Nassr, on se doute que Cristiano Ronaldo n'allait pas critiquer le championnat dans lequel il évolue. En revanche, il se paie la Ligue 1 dans laquelle il n'a jamais évolué. Pas très élégant...
Venin. « Ces personnes, qu'elles aillent regarder les téléréalités, vous pourrez vous défouler et cracher votre venin... » Roi du biathlon, il y a deux ans, Quentin Fillon-Maillet traverse cette saison une grosse période "sans". Et regrette qu'après avoir été sur un piédestal, les téléspectateurs déversent leur bile sur les réseaux sociaux (lire également ci-dessous). Heureusement, le public très fair-play des stades de biathlon échappe à cette vindicte...
Constat. « Je vois des jeunes happés par la spirale infernale de la performance précoce avec une chasse au talent où on leur fait croire qu'ils doivent tout faire comme les pros dès 16 ans (…) On leur demande d'arrêter tout ce qu'ils font à côté, de vivre comme des moines... » Dur et amer constat de Romain Bardet pour le cyclisme d'aujourd'hui et à venir. Mais le constat ne s'adresserait-il pas également aux autres sports...
… et des chiffres
0. Zéro, comme le nombre de podiums des biathlètes français en Coupe du monde. Ils ont pourtant changé (à leur initiative) d'entraîneurs mais pour le moment, la mayonnaise n'a pas encore pris. Heureusement, il y a les femmes, Justine Braisaz-Bouchet, Julia Simon, Lou Jeanmonot et deux-trois jeunes pour collectionner les succès et podiums et redonner des couleurs au biathlon tricolore. De quoi faire réagir Fillon-Maillet et Jacquelin, leaders du biathlon. Rendez-vous aux Mondiaux dans une dizaine de jours...
2. Sport de neige encore avec le ski alpin et Cyprien Sarrazin, la nouvelle rock star du clan bleu. Quatre victoires en Coupe du monde en deux semaines, un super G et trois descentes, et non des moindres. Celle de Wengen d'abord avant un fabuleux doublé sur la redoutée et vertigineuse Streif de Kitzbuhel (la Mecque du ski). Mieux que Killy et Alphand, c'est dire...
3. Ce n'est pas si souvent que le tennis français est aussi bien représenté en huitième de finale d'un tournoi Grand Chelem. Pour Océane Dodin, Adrian Mannarino et le tout jeune Arthur Cazaux, l'aventure s'est achevée à ce stade (sèchement pour Dodin face à la Chinoise Quinwen et Manarrino devant... Djokovic) et avec une belle résistance pour Cazaux face à Hurkacz) mais ils ont apporté un peu de ciel bleu dans la grisaille du tennis hexagonal. Espoir, espoir...
19. Arrivé en novembre sur le banc du FC Nantes, Jocelyn Gourvennec est en sursis après l'élimination des Canaris par Laval en Coupe de France. Et comme ça ne marche pas trop bien en Ligue 1 (4 défaites consécutives), les jours de l'entraîneur seraient comptés, ce qui, s'il était viré, en ferait le 19e entraîneur de l'ère Kita, soit depuis fin 2007. « Le FC Nantes est sans doute le club où je me suis le mieux senti dans ma carrière et ma vie », avait-il dit à son arrivée. Et aujourd'hui ?
(Sources : L'Equipe, Le Parisien/Aujourd'hui, Ouest-France, sites internet)
JHD