Une sélectionneuse qui demande l'égalité, des footballeuses exilées, le combat d'une transgenre et un bébé à Clairefontaine : quatre histoires de femmes. Et encore : un cyclisme qui s'interroge et un marin (un Eurélien) débarqué. L'actualité du sport vue au-delà du simple résultat.
Préjudice. Six millions d'euros, c'est ce que réclame Corinne Diacre, la sélectionneuse de l'équipe de France féminine de foot évincée à la suite d'une crise interne aux Bleues et d'une cabale orchestrée par quelques piliers (pilières ?) de l'équipe. Evincée mais pas virée ! Car aussi bizarre que cela puisse paraître, elle n'a pas reçu de lettre de licenciement et continue d'être payée (350 000 euros annuels) par la 3F. Comme l'a dit son avocat (Christophe Ayela), c'est comme si la Fédé mettait « la poussière sous le tapis. » En tout cas, considérant subir un important préjudice moral, Corinne Diacre ne veut pas se contenter de ses émoluments et demande donc un dédommagement de l'ordre de 6 millions d'euros, cette somme englobant des salaires équivalent à ceux de Didier Deschamps en guise « d'équité salariale. ». Un combat légitime. Mais franchement, le foot semble aimer se mettre dans des situations alambiquées dont il a seul le secret...
Exilées. « Permettre à la D1 (féminine) de retrouver une légitimité par l'audience, l'affluence et l'image de marque. » Cette phrase résume le projet que souhaitent mettre en place les élus de la 3F Jean-Michel Aulas et Philippe Diallo pour développer le football féminin. Un vœu pieux qui n'a pas été entendu par le maire de Rodez. L'élu de la cité aveyronnaise a en effet choisi de faire jouer au stade de la ville un match de rugby d'accession à la Fédérale 2 (5e niveau) plutôt que celui de D1 féminine entre Rodez, qui jouait son maintien, et Montpellier, 5e du championnat. Du coup, ces dames ont dû s'exiler sur la pelouse d'une petite commune voisine. Rappelons en passant que le premier magistrat ne semble pas aimer le foot, lui qui avait interdit l'écran géant pendant le Mondial estimant que « le football n'est qu'argent et la Ville de Rodez ne se mêlera pas de ça. » On avait compris...
Combat. Halba Diouf, à laquelle L'Equipe Magazine a consacré une reportage (8 avril), est transgenre et se bat pour participer à des compétitions féminines. Ce que la fédération internationale ne veut pas entendre malgré le traitement suivi par l'athlète pour abaisser son taux de testostérone. Mais selon L'Equipe (15 décembre), elle pourrait prochainement être autorisée par la Fédération française à courir, mais seulement au niveau départemental. Et ses performances ne pourront pas être retenues en vue d'une sélection internationale ou pour participer à des championnats nationaux. Progrès, discrimination ou logique ? A vous de juger...
Révolution. Elle aura un an cet été. Et ira peut-être en Australie. Et ce sera une première. Si sa maman Amel Majri est sélectionnée avec les Bleues pour le Mondial de foot, (Australie et Nouvelle-Zélande), la petite Maryam sera du voyage. En attendant, elle a été accueillie à Clairefontaine où l'équipe de France était réunie avant les deux matches amicaux contre la Colombie (7avril) et le Canada (11avril). La Fédération a mis en place un protocole permettant l'accueil tous frais payés des enfants de moins de 18 mois de joueuses accompagnés d'une nourrice. Une véritable révolution tout à l'honneur du foot français. Et qui sait si dans une vingtaine d'années si Maryam ne retrouvera pas Clairefontaine en tant que joueuse...
Et encore...
Bicarbonés ? Traînant sa réputation de sport gangréné par le dopage, le cyclisme ne cesse de se poser des questions dès lors qu'un coureur ou, comme ici, une équipe collectionne les performances. Comme les Jumbo de Van Aert et Roglic. Nouvelle interrogation (ou doutes) à propos de ce gel à base de bicarbonate de soude, connu comme recette de grand-mère pour les tâches ménagères. Mais sur l'organisme de sportifs, il aurait pour effet de retarder la montée d'acide lactique et de crampes. Une recette pas interdite et qui pourrait aussi expliquer les problèmes intestinaux et gastriques soudains. Alors, comme l'a titré le Parisien/Aujourd'hui (6 avril) : « Poudre miracle ou poudre aux yeux ? » Bicarbonés ou pas ?
Débarqué. Le monde de la voile deviendrait-il aussi ingrat que d'autres sports ? Étonné d'avoir été remplacé (par Alexia Barrier, 24e du dernier Vendée) à la barre di trimaran Idec, Francis Joyon (natif de Hanches), avec toute la modestie et l'élégance qui lui collent au cirée, a déclaré : « J'ai été étonné d'être remplacé sans en être informé, mais d'un autre côté je suis content de ce que nous avons fait fait avec Idec. C'est la vie (…) il y a peut-être une usure, normale après une relation si longue. » Pour mémoire, Francis Joyon a navigué pendant vingt ans sous les couleurs d'Idec, a battu le record du tour du monde en solitaire en 2008, a remporté le Trophée Jules Vernes 2017 (tour du monde en équipage en 40j 23h 30') et la Route du Rhum en 2018 (et 4e en 2022). Merci quand même et au revoir !
(sources : L'Equipe, Le Parisien/Aujourd'hui, Ouest-France, sites internet)
JHD