Où peuvent bien être les édiles chartrains pendant l’été ? On n’en a cure, à vrai dire, mais une situation explosive requiert leur intervention. Les habitants qui passent l’été à Chartres, et même ceux qui ne font qu’y passer sont acculés à une torture d’un genre spécial, très efficace : les oreilles sciées. Place Marceau, place du Cygne, halle Billard et aux abords de la cathédrale, des nappes stridentes vrillent tout au long du jour la tête, sorties de baffles aux sons aigus ou de dispositifs bien plus puissants, selon les jours et les heures. Les riverains sont à bout, les enfants devenant insomniaques, et les parents ne songeant plus qu’à l’exil.

Je cite un courrier reçu : « Hier (vendredi soir, 31 juillet), après la fin d’une fête animée par un DJ, il y avait des cris partout, des concours de pétarade de motos sous nos fenêtres. Il y a de quoi devenir dingue à la longue, car le bruit est insoutenable par son intensité et sa durée ! C’est à désespérer d’être devenus des souffre-douleurs des fêtards. »

Tout est dit dans ces lignes du piège estival qui se referme chaque année sur la population de l’hyper centre. C’est là une dégénérescence absolue du tourisme : pour attirer le chaland, pour le fixer sur les « terrasses » qui ont tant préoccupé la majorité municipale, tout est permis, y compris un attirail sonore démesuré, jusqu’à l’acceptation d’incivilités caractérisées. Quel rapport entre cette frénésie et la fréquentation du « phare » qu’est la cathédrale, inséparable, elle, du silence, faut-il le rappeler.

On ne peut certes instaurer dans la ville un silence de cathédrale, mais il est question ici de préserver le cadre de la vie normale et l’équilibre des citoyens. Des normes, qui existent, doivent être respectées scrupuleusement.

Cette municipalité qui endort avec sa propagande tout au long des mois et des années, voici qu’elle n’a pas le souci de la quiétude individuelle et collective. Monsieur le maire, des actes !

Chantal Vinet