Le bruit des moteurs de tronçonneuse tranche avec le silence de la clinique Notre-Dame de Bon Secours, rue de la Croix-Jumelin à Chartres. Ils disparaissent les uns après les autres dans un vacarme assourdissant. Les arbres ne sont plus. La vie s’est éteinte dans ce site jusque-là dédié à la Santé. Un boisement urbain de moins. Ce cœur d’îlot de verdure indispensable au rafraîchissement de notre ville laissera place à un rouleau de bitume de plus.

Un cœur d’îlot comme les autres ? Pas tout à fait. Ces arbres étaient centenaires, il s’agissait historiquement du parc boisé qui jouxtait la chapelle riveraine, site toujours occupé par les sœurs, le long duquel la clinique Notre-Dame de Bon secours s’était implantée. Ce parc avait donc une vocation patrimoniale.

Ce parc boisé était d’ailleurs repéré comme un « espace paysager de qualité » et parcouru par deux « axes majeurs de la trame verte et bleue » sur le document d’urbanisme de la ville intitulé « orientation d’aménagement et de programmation (OAP) Chartres Nord » réalisé par un bureau d’étude indépendant. Cette OAP, opposable au permis de construire dans un rapport de compatibilité, aurait donc dû s’appliquer. En toute connaissance de cause, la majorité de M. Gorges, signataire du permis de construire, en a jugé autrement !

Est-ce compatible de supprimer intégralement un espace paysager de qualité également repéré comme axe majeur de la trame verte et bleue ? Dommage qu’un juge ne puisse s’exprimer sur cette requête. La question aurait été vite tranchée, aussi vite que ces arbres centenaires l’ont été, sans aucune réflexion. Projet après projet, la ville de Chartres perd son paysage arboré et la biodiversité qui l’accompagne, par le choix irresponsable d’une majorité municipale visiblement dépourvue de sensibilité environnementale.

Olivier Maupu, conseiller municipal Chartres Écologie