Les élus de Chartres écologie ont fait le choix de ne pas s'exprimer lors du Conseil municipal de ce jeudi 19 septembre 2024.

Nos prises de paroles étant systématiquement huées par la majorité ou faisant l'objet d'injures ou d'interminables digressions dans les réponses apportées par le Maire, les propositions formulées étant systématiquement rejetées (puis parfois reprises à leur compte), nous, les élus de Chartres écologie, avons fait le choix de ne plus contribuer au triste et long spectacle orchestré par le Maire et ses adjoints lors des séances de conseil municipal. Jacqueline Marre, en l’absence exceptionnelle de Boris Provost, a adhéré à cette posture et nous a rejoints dans le silence…

Nous continuerons à siéger et voter pour les délibérations d'intérêt général, mais faisons le choix de concentrer notre énergie à la diffusion d'informations et de propositions aux Chartrain.es via des communiqués de presse, des publications sur les réseaux sociaux et surtout des rencontres dans des lieux publics afin de construire ensemble un projet alternatif pour 2026.

Nous exposons ci-dessous nos positions et propositions sur l'ordre du jour du conseil municipal.

PCS (plan communal de sauvegarde) et DICRIM (document d’information communal sur les risques majeurs) :

Nous saluons que ces documents obligatoires soient enfin présentés.
Nous regrettons que le DICRIM (document d’information communal sur les risques majeurs) ne soit pas décliné de façon cohérente dans toutes les communes du bassin de vie chartrain, à l’échelle de l’agglomération qui est la seule pertinente, comme cela est élaboré par de nombreuses agglomérations.
Nous demandons que cette version chartraine soit au moins complétée de trois risques qui ne sont pas mentionnés relatifs à :

  • à l’approvisionnement alimentaire (environ trois jours d’autonomie en cas de blocage logistique),
  • à la disponibilité en eau potable (la pénurie absolue a été frôlée lors de l’été 2023),
  • aux risques industriels liés aux installations classées pour la protection de l’environnement.

Nous proposons que la présentation des dispositifs d’urgence soit mise en perspective avec des mesures de prévention comme la végétalisation intensive des espaces urbains contre les effets de la canicule, le développement des productions alimentaires de proximité (ceinture maraîchère), la protection renforcée des zones de captage d’eau potable (espaces naturels ou agriculture biologique), ou encore la prise en compte des risques industriels dans le plan d’urbanisme pour ne pas densifier en résidentiel à proximité des sites majeurs (Petits Clos par exemple).
A noter que le réseau action climat publie aujourd’hui une étude sur les risques majeurs auxquels est exposée notre région : sécheresse mais aussi inondations, canicule, conflit d’usage sur l’eau, incendies, retrait-gonflement des argiles…

https://reseauactionclimat.org/centre-val-de-loire-agriculture-patrimoine-et-forets-face-aux-secheresses/

Rue du Grand Faubourg / rue Chauveau Lagarde - cession de parcelles bâties.

La Ville s’apprête à vendre à un promoteur immobilier des parcelles situées à l’angle de la rue du Grand Faubourg et de la rue Chauveau-Lagarde.
L’évaluation du prix effectuée par le Service des Domaines à 1,2 millions d’euros, jointe en annexe à la délibération, tient compte de l’objectif de réaliser une opération immobilière et détermine les différences entre les recettes prévisionnelles attendues au regard du prix du marché, et les dépenses à engager pour la construction (dans ce secteur, les immeubles peuvent réglementairement monter jusqu’à 18 mètres, soit 5 étages). Elle prend également en compte qu’1/5ème de la parcelle sera dédié à des espaces verts et que le coût de démolition est à la charge du promoteur.
Pourtant, la Ville a fait le choix de vendre cette parcelle 500 000 € en dessous de l’évaluation des domaines, soit au prix de 700 000 € pour le promoteur. Pourquoi une telle différence ?
L’intérêt général d’une ville n’est pas de vendre à un promoteur privé une parcelle qu’elle détient à un montant presque deux fois moins élevé que l’estimation des domaines.
En commission préparatoire au Conseil municipal, Madame Fromont n’a pas exclu que la société qu’elle préside (Chartres développements immobiliers) prenne part aux capitaux de l’opération immobilière à travers une SCCV (société civile de construction vente).
Plus grande plus-value pour cette société ? Est-ce de l’intérêt général ?
Il faudrait vendre au prix des domaines, ne pas créer de SCCV avec Chartres développement immobiliers, mais assurer une opération de qualité (composition urbaine, qualité architecturale, énergie, matériau) via des outils réglementaires modernisés du PLU, en concertation avec les habitants, voire libérer cet espace pour créer un îlot de fraîcheur végétal au cœur d’un quartier dont tous les cœurs de parcelles ont été récemment bétonnés.

Avenue Gustave Eiffel - société PUIG - cession de parcelle.

Il est normal que la ville de Chartres accompagne le développement de Novo Nordisk. Néanmoins, il parait anormal de céder une parcelle appartenant à la ville sans attendre l’estimation des domaines sollicité seulement un mois plus tôt. La vente est finalisée avec un prix particulièrement bas (18 € le m²) qui interroge.
Nous souhaiterions, au minimum,  attendre le prix des domaines avant de vendre.

Rétrocession de différentes parcelles bâties et non bâties - Conseil départemental.

Un bois de près de 3 hectares situé à l’arrière du Lycée Fulbert sera rétrocédé par le conseil départemental à la ville de Chartres pour l’euro symbolique, en échange du foncier des collèges Mathurin-Régnier et Victor-Hugo. Si cela semble logique, au regard des compétences des collectivités qui gèrent et entretiennent ce foncier, il n’en demeure pas moins qu’il existe un risque que ce bois soit progressivement urbanisé au gré des promotions immobilières, comme vont l’être deux vastes parcelles boisées de la Madeleine.
Nous souhaitons que les espaces naturels boisés de qualité demeurent dans la ville et que ce bois conserve toute sa composante naturelle arborée dans la totalité de son périmètre actuel comme c’est actuellement le cas dans le plan local d’urbanisme, et que ce bois demeure durablement ouvert au public afin que les habitants puissent en profiter.

Rue Raymond Isidore - SEM Chartres Développements Immobiliers

Derrière cet échange de parcelles sans soulte entre la ville et Chartres développements immobiliers, c’est une vaste opération immobilière qui se préfigure sur un terrain d’environ 10 000 m² pour la création de près de 100 logements collectifs. L’actuelle parcelle est un espace public verdoyant avec un voie piétonne entourée d’arbres de qualité.
Cette opération immobilière dans un quartier déjà dense, peu pourvu en espaces verts publics, est catastrophique pour les habitants. Cette opération va à l’encontre du discours politique de la majorité qui évoque la « dédensification de la Madeleine » : au contraire, la SEM présidée par la première ajointe, Madame Fromont, vise à densifier pour réaliser des profits au mépris des espaces à vocation naturelle et de la qualité de vie des habitants du quartier.
Il faut conserver l’intégralité de cet espace vert public. Maintenir le city stade et la promenade plantée entre deux quartiers denses existants.

Déploiement d’outils d’intelligence artificielle pour l’aide à l’apprentissage

90 000 euros de subvention pour développer l’Intelligence Artificielle à l’école élémentaire Henri IV dans le quartier des Clos (appel à projets porté par le ministère de l’Education nationale et financé par l’Etat à hauteur de 23 000 euros), alors que seulement 3 000 euros sont destinés à l’association « Coup de pouce » pour aider les élèves en difficulté au CP et en GS de toutes les écoles de Chartres !
Nous voulons plus de moyens pour tous et l’argent public ne doit pas accélérer la numérisation et l’artificialisation de la société poussées par les multinationales uniquement guidées par la quête de superprofits. Plus d’ordinateurs et moins d’humains ça n’est pas notre vision de l’épanouissement de nos enfants. Privilégions à l’avenir une éducation fondée sur l’intelligence collective et les expériences sensibles pour leur offrir les moyens de leur autonomie, de leur liberté et les clés de la coopération et de la solidarité, sans Elon Musk ni Peter Zuckerberg.

Délibération 22 - subventions aux associations

Nous avons voté pour ces subventions, mais comment ne pas pointer, une fois de plus, la faiblesse des soutiens apportés par la ville aux associations intervenant pour aider les plus fragiles… Moins de 20 000 € au budget 2024 sur un total de 4 700 000 € de subventions versées aux associations.

Délibération 24 - Mise en place du conseil citoyen de la Madeleine

La Madeleine est devenue QPV (Quartier prioritaire de la politique de la ville) au 1/01/2024.
C’est le signe que, depuis 2014 (la mise en place de ce dispositif), le niveau de revenu de ses habitants s’est détérioré par rapport au revenu moyen.
Dans un QPV, un conseil citoyen est obligatoire pour associer les habitants aux décisions prises pour leur quartier : nous serons vigilants à ce qu’il soit effectivement mis en place sans tarder et qu’il puisse remplir son rôle.

Les élus de Chartres Ecologie :  Brigitte Cottereau, Sylvie Torre, Jean-François Bridet, Olivier Maupu.