Sigismond Boeuf a dix-huit ans aujourd’hui 23 mai. Il est le benjamin eurélien (en cinquième position départementale) de la liste écologiste régionale « Un nouveau souffle », emmenée par Charles Fournier. Cactus l’a interviewé.
Sigismond, présente-toi, s’il te plaît.
Bonjour, je suis le seul garçon d’une fratrie de cinq enfants. J’habite à Lèves, je suis en terminale au lycée Notre-Dame à Chartres. La semaine prochaine, Parcoursup livrera son verdict : j’espère bien obtenir une place dans une fac de sciences politiques.
Quelles sont tes motivations pour te présenter sur la liste écolo et citoyenne « Un nouveau souffle » conduite au plan départemental par Jean-François Bridet et au plan régional par Charles Fournier ?
Mes motivations sont de deux ordres. Primo, je suis membre d’un mouvement politique qui s’appelle « Allons enfants ». Le principe est de militer pour qu’il y ait plus de jeunes dans le monde politique. Par cette candidature, je veux montrer aux jeunes qu’ils peuvent avoir confiance en cette liste, qu’ils peuvent se sentir représentés. Honnêtement, si le programme n’était pas en faveur de la jeunesse, je ne serais pas là.
Secundo, c’est l’aspect environnemental. J’ai marché pour le climat, je suis eco-délégué, je crois en l’écologie. Je pense que c’est un défi à toute les échelles, et la Région en est une essentielle. Je veux participer à la construction de mon avenir. C’est un travail de toutes les générations. Alors n’oublions pas les jeunes qui sont ceux pour qui on se bat.
Précisément, comment expliques-tu la faible implication actuelle des jeunes dans la sphère politique ? Comment faire pour les motiver ?
Je crois que les jeunes ont perdu confiance en la politique. Cela peut se comprendre avec tous les scandales autour des personnels politiques. Mais aussi par le sentiment de ne pas être écouté. Les jeunes n’ont pas assez de terrain d’expression. J’en veux aux anciens politiciens. Ce sont eux qui ont brisé cette confiance. Après, je ne crois pas qu’il y ait une faible implication dans la chose publique, mais une faible implication dans la politique « classique ». Quand je considère les manifestations de jeunes pour le climat, les jeunes sont nombreux à exprimer leur avis.
Alors, pour les motiver, il faut reconquérir cette confiance perdue. Cela passe par de nouveaux moyens de faire de la politique. C’est pourquoi je crois en la liste de Charles Fournier, c’est une liste avec des citoyens de tous les horizons. Chez nous, il n’y a pas de pourris. Et par ma candidature, je veux aussi les remotiver. Il faut aussi les informer, les réseaux sociaux sont très utiles pour ça.
Que t’inspire la progression du RN ? Comment l’endiguer ?
J’ai peur. J’ai peur car le RN est l’exact opposé de mes idées. Il faut regarder pourquoi il progresse. C’est parce que les personnes ne se sentent plus en sécurité, le RN l’a bien compris et joue sur la peur des gens. Mais j’invite très sincèrement à regarder les programmes de tous les partis pour chaque élection. Car si le RN met effectivement en avant des mesures contre l’insécurité, tous les partis ont un programme qui répond au problème. Sauf que les autres partis ne profitent pas de la peur des gens pour gagner de l’électorat.
J’aimerais revenir sur les régionales. Je déplore la stratégie du RN : il joue sur l’insécurité. Or, il y a très peu de compétences régionales sur ce sujet. Donc je déplore qu’il soit déjà en campagne pour la présidentielle, mais pas sur les enjeux véritables de l’élection régionale (le développement économique, les transports, les lycées, etc).
Pour l’endiguer et faire face, il faut rassembler. C’est ce que nous proposons : nous rassembler autour de ce que nous partageons.
Si tu es élu le 27 juin prochain, quelles seront tes priorités et sujets principaux d’intervention ?
Tout d’abord, nous déclarerons l’urgence climatique et sociale, et nous nous inspirerons des mesures élaborées par la Convention citoyenne pour le climat. A titre personnel, je veux directement avoir un travail autour de l’écoute des jeunes. J’aimerais mettre en place les mesures « Jeunesse » diverses et variées dès le début de la prochaine année scolaire. Tout au long de mon mandat, j’aimerais aller à la rencontre des jeunes de notre région. J’aimerais rendre visite à chaque lycée de la région pour discuter avec les lycéens et construire avec eux et pour eux des mesures concrètes. Je veux être leur ambassadeur au conseil régional. Ils sont l’avenir de notre monde.
Interview réalisée par Gérard Leray