Cactus publie le texte de d'intervention en conseil municipal du 11 avril de Brigitte Cottereau, élue Chartres Écologie, au sujet du vote du budget.

"La précarité et la pauvreté sont indéniablement en augmentation dans notre pays et touchent des publics de plus en plus diversifiés… De nombreuses sources l’attestent. Mais dans ce contexte, le CCAS de Chartres réduit de 8% la somme consacrée aux aides sociales… La ville de Chartres bénéficierait-elle d’un micro-climat social ?

Malheureusement non, car le nombre des demandes auprès des associations caritatives, lui, explose… Des associations toujours aussi faiblement soutenues par la Ville : l’ensemble des associations caritatives perçoit par exemple moins que la subvention donnée à La Tanière (20 000 euros).

Au-delà du montant des aides sociales, c’est l’effort global de la Ville pour le CCAS qui stagne et même régresse.

A première lecture, on voit une augmentation de 130 000 euros de la subvention d’équilibre versée par la ville au CCAS. Mais, en regardant de plus près, cette augmentation est due principalement au transfert d’un service, l’Espace famille, de la Ville au CCAS. (111 000 sur 130 000). L’augmentation nette est donc seulement de 19 000 euros. Autre facteur : des mesures de revalorisation salariale, plus que justifiées, des personnels s’imposent et se traduisent par une augmentation de la masse salariale de 58 000 euros… qui n’est donc même pas compensée par la subvention de la Ville…

Si la ville était pauvre, on pourrait peut-être le comprendre… Mais, nous le savons, notre ville est riche. Elle continue de financer de gros projets, certains totalement inutiles comme l’opération dite des abords de la cathédrale pour 16 millions d’euros sur trois ans, d’engloutir des sommes considérables en études par exemple pour la mise en valeur de la Porte Guillaume (650 000 euros).

Non, la réalité c’est qu’à Chartres, l’action sociale pour les personnes précaires est la 5ème roue de la charrette. D’ailleurs, quand on conçoit le Pole administratif, on n’imagine pas que les espaces d’accueil dédiés au CCAS nécessitent la confidentialité. Ce qui occasionne maintenant plus de 100 000 euros de travaux.

Vous assumez une politique de gentrification… Elle s’illustre aussi dans la politique du logement social. L’agglomération est largement sous-dotée de logements très sociaux (les PLAI) : 4 % seulement. On peut voir dans le document annexé au budget que, dans les nouveaux logements sociaux construits en 2021, 2022 et 2023, sur la ville de Chartres, seulement 14% sont en PLAI. Mais combien vont être détruits ? On ne le sait pas …

Nous ne pouvons bien sûr pas cautionner cette politique. Elle est aux antipodes des valeurs que nous défendons : solidarité, mieux vivre ensemble, démocratie.

Nous voterons donc contre ce budget."

Brigitte Cottereau, conseillère municipale Chartres Écologie