Il y a une semaine, la préfecture d’Eure-et-Loir à Chartres a été le théâtre traditionnel des élections sénatoriales (tous les six ans depuis 2011). Notre département a droit à trois fauteuils au palais du Luxembourg. Huit listes concurrentes : quatre de droite, trois de gauche et une d’extrême-droite, pour un scrutin de type proportionnel (à un seul tour).
1 318 grands électeurs, 1 302 votants, 1 287 exprimés, 15 blancs ou nuls.
Triste fin de parcours politique pour François Huwart et sa liste « Divers Gauche » seulement crédités de 189 suffrages. Ce sont les séquelles de l’élection précédente de 2014 (marquée par une lutte fratricide entre radicaux et socialistes). L’ancien secrétaire d’État au commerce extérieur de Jospin n’a pas fait le plein des voix. Plusieurs dizaines de grands électeurs marqués à gauche se sont portés sur la liste écolo emmenée par Estelle Cochard (EELV), qui triple le score réalisé il y a six ans.
Mais l’événement marquant de ce scrutin est le carton réalisé par Albéric de Montgolfier, fort, il est vrai, de l’appui du président du Sénat, Gérard Larcher. Avec 555 suffrages, il relègue Daniel Guéret presque dans les oubliettes (277). La veille de l’élection, le camp de Jean-Pierre Gorges se disait persuadé que son poulain Guéret gagnerait largement et obtiendrait deux sièges… Depuis presque vingt ans que les deux factions s’opposent, le maire de Chartres pensait vraiment pouvoir imposer son primat sur de Montgolfier et ses soutiens drouais (dont Olivier Marleix).
Raté. C’est donc un véritable coup de tonnerre politique pour les événements à suivre : élections régionales et départementales. Du coup, Claude Térouinard, président du conseil départemental, pro-gorgien, se retrouve en mauvaise posture, et les plans échafaudés pour qu’Élisabeth Fromont, autre gorgienne, lui succède au perchoir du CD28 en mars 2021, sont contrariés.
Et ce n’est pas tout. Le score honorable (158) réalisé par John Billard, maire du Favril, complique encore la donne. On imagine les montgolfiéristes et les gorgiens déjà à la manoeuvre pour le récupérer.
En somme, jamais la droite eurélienne ne s’est présentée autant divisée. Ce serait bête de ne pas en profiter…
Les trois élus sénatoriaux :
Albéric de Montgolfier,
Chantal Deseyne (co-listière de de Montgolfier),
Daniel Guéret.