Le monde de la chanson française recèle de petites pépites que l’on découvre au hasard sur les réseaux sociaux ou Youtube. Ces chanteurs travaillent dans l’ombre de ceux qui ont la chance de connaître le succès ou tout simplement d’être connus avant d’être reconnus. Sur Youtube, Sainte Victoire, comme elle se nomme, a déposé une vidéo surprenante et intéressante. Cette chanson Hive Mind n’est pas sans manquer d’esprit. Dans un clip soigné, Sainte Victoire révèle des qualités de chant que certaines interprètes pourraient bien lui envier. Modulant parfaitement sa voix sur un rythme pop, Sainte Victoire exprime son sentiment sur la solitude et ce besoin intrinsèque de la présence des autres. Le tout sur une musique synthèse et un gimmick gentiment entêtant.
Sainte Victoire n’a pas débarqué par hasard dans cette première expérience en solo. Elle a fait partie du groupe Falaises, a collaboré avec Bodies to Heal et est apparue avec Darlyn Vlys.
Sainte Victoire, c’est un style d’aujourd’hui épousant les différentes influences musicales de ces dernières années, basées sur une rythmique cool qui permet à la chanteuse de révéler toute la force de son âme ainsi que sa fragilité. Sa dernière reprise de Hive Mind, seule au piano, est bien là pour en attester ! Dans son dernier clip qui vient de sortir sur Youtube, Sainte Victoire confirme ce premier essai. Empty est une vidéo particulièrement bien léchée. Ce clip affirme la trajectoire esthétique de cette artiste qui se déplace comme un chat dans un univers bien à elle. Une artiste à suivre. Qu’on se le dise !
Pascal Hébert
Interview : « Ce qui m’influence le plus en musique, c’est la mélancolie et l’authenticité. »
Qui se cache derrière Sainte Victoire ?
Personne ne se cache derrière Sainte Victoire : c’est une version améliorée de moi-même, un personnage assumant sa force mais aussi ses fragilités et ses défauts. Je n’ai jamais l’impression d’interpréter Sainte Victoire, je pense que je le suis dans la vie de tous les jours, mais surtout dans ma tête. Et dès que je suis en costume, sur scène ou sur un tournage, c’est cette facette là de moi-même qui transparaît.
D’où venez-vous ?
Je viens de Paris, je fais partie de ses rares oiseaux 100% parisien.
Quel est votre parcours ?
À 6 ans, je m’inscris au conservatoire en clavecin, et j’en ferai pendant plus de 10 ans. J’ai ensuite appris la guitare en autodidacte pour faire chanter mes copines à la récré au lycée, puis j’ai décidé en parallèle d’études de cinéma et montage, de faire de la musique mon activité principale. J’ai eu un premier groupe pendant deux ans, et j’ai ensuite décidé de monter mon projet solo pendant le covid.
« J’adore autant Sia, que Polnareff et Purcell »
Quelles sont vos influences ?
Je dirais que je suis influencée en général par la musique populaire : que ce soit la pop américaine ultra-produite, la variété française des années 70 ou la musique baroque, je peux en être influencée si les mélodies me parlent. J’adore autant Sia, que Polnareff et Purcell. Ce que j’ai en réalité remarqué, c’est que ce qui m’influence le plus en musique, c’est généralement la mélancolie et l’authenticité. S’il y a les deux, je risque d’être très inspirée !
Pourquoi vous êtes-vous lancée dans une carrière solo ?
J’ai toujours créé des chansons depuis petite, et quand j’ai eu mon premier groupe, j’ai ressenti une frustration - même si c’était une expérience incroyable ! Je pense que j’ai eu besoin de raconter mes histoires de manière plus totale, en composant et produisant aussi mes chansons. C’est pourquoi je me suis lancée toute seule !
Faites-vous de la scène ?
Oui, j’adore la scène, je pense que c’est pour moi un moment presque absolu où les sens, les corps, les couleurs et les mouvements rentrent en cohésion avec la musique. J’ai un groupe - masqué - qui m’accompagne sur scène et on a fait une dizaine de concert cette année pour nous former. On espère en faire beaucoup plus !
« Mon regard sur mon métier est presque maternel »
Pourquoi ne chantez-vous pas en français ?
Je chante en français ! Mais pour l’instant mes morceaux en français ne sont pas sortis. Je suis en train de préparer mon premier album sur lequel il y a plusieurs morceaux en français.
Quel regard portez-vous sur le métier ?
Mon regard sur mon métier est presque maternel, je l’aime sincèrement fort, tout en voulant qu’il devienne meilleur : je pense que l’industrie de la musique est un milieu très compliqué mais qui peut changer, et ça grâce aux artistes !
Que feriez-vous si vous héritiez d’un million d’euros ?
Je pense que j’achèterais une ferme pour élever des animaux et je construirais un studio dedans, ça serait un rêve pour moi !
Aimez-vous les chats ?
Oui j’adore les chats, j’avais un chat petite que je garde toujours précieusement dans mon cœur.
Recueillis par P.H.
Hive mind : https://www.youtube.com/watch?v=gl47QfO4aGM