Monsieur le promoteur Bourguignon va-t-il finaliser son forfait en construisant l'immeuble Courtille avec la complicité de la SPL Chartres développements immobiliers, co-maître d'ouvrage ?
Depuis avril 2022, au 24 boulevard de la Courtille, est prévue la construction d'un « ensemble résidentiel » de 37 logements.
Aujourd'hui, le terrain est nu : tous les arbres ont été abattus, en particulier les trois fameux marronniers centenaires pourtant protégés car situés dans un Espace Boisé Classé.
De nombreux citoyens se sont mobilisés le 22 août 2022 pour défendre les arbres en s'opposant pendant un mois aux bucherons missionnés pour les abattre. Ce combat a fait l'objet du « feuilleton de l'été » (voir les nombreux articles dans Cactus.press et dans l'Echo Républicain) et de batailles juridiques. Tous les recours engagés par les propriétaires riverains, en particulier ceux de la maison « Belle époque » ont été rejetés.
En effet, la Ville, l'ABF, le Préfet et les Tribunaux administratifs ont fini par délivrer les autorisations nécessaires pour l'abattage des arbres et le permis de construire : il faut dire que les demandes d'autorisation déposées par le promoteur, plusieurs fois modifiées, n'ont pas toujours été « honnêtes ».
Que constatons-nous maintenant ? Le bureau de vente, présent depuis le début à l'entrée du terrain, vient d'être à nouveau préparé pour recevoir les futurs acheteurs. Des bacs à fleurs ont été disposés devant et une banderole annonce :
AVANT-PREMIERE LE « 24 Courtille » La nouvelle adresse d'exception à Chartres Des logements uniques alliant élégance, confort et innovation au cœur d'un cadre de vie privilégié OFFRES EXCLUSIVES POUR LES 10 PREMIERS RESERVATAIRES infos & rendez-vous : 07 67 17 28 11
Le promoteur a-t-il des inquiétudes pour vendre suffisamment d'appartements permettant l'ouverture du chantier ? Il peut en avoir. En effet, les prix de l'immobilier augmentent et tous les obstacles n'ont pas encore été franchis.…
Ce projet de construction a non seulement provoqué l'abattage d'arbres magnifiques sans raison valable mais il va masquer en partie la belle maison riveraine et l'impacter fortement par un grand mur aveugle construit en limite séparative à 3,70 m devant ses fenêtres, ce que ne montre pas la perspective du projet présentée sur le panneau d'affichage sur le boulevard car elle est trompeuse. Pourtant cette demeure est notifiée « immeuble à protéger » dans le règlement du PLU de Chartres.
Il aurait suffit de réduire l'emprise du projet (quelques logements de moins) pour que son insertion ne pose pas de problème. Malheureusement, il n'en a rien été. Seul le profit guide les promoteurs. Pour se défendre, ce sont les riverains qui trinquent en déboursant de grosses sommes en frais de justice.
Ce bâtiment, irrespectueux de son environnement, ne mérite pas d''être construit.
Patrick Chenevrel