Alors que les fameux trois marronniers ont été absurdement abattus, on ne sait toujours pas si les deux résidences projetées sur l'ancien terrain de la Chambre de Métier par le promoteur Philippe Bourguignon, associé à la SPL Chartres Développement Immobiliers, verront le jour.
En effet, et après moult modifications, recours et jugements, ces promoteurs, avec la complaisance du Maire de Chartres, ont fini par obtenir toutes les autorisations nécessaires pour construire leurs deux bâtiments, sauf que les deux derniers permis de construire modificatifs sont encore entre les mains de la justice administrative.
Rappel : un nouvel « arrêté de non opposition à l'abattage » des trois marronniers, culminant à 25 mètres et situés en Espace Boisé Classé au cœur de l'ilot, a été délivré au prix d'inexactitudes, voire de tromperies : le promoteur a affirmé que les marronniers étaient isolés et dangereux, qu'il fallait donc les abattre et les remplacer par des arbres de taille équivalente à terme. Or, non seulement ces grands marronniers étaient en bonne santé mais les tilleuls de Henry, censés être équivalents, n'atteindront pas 15 mètres (annoncés à 25 mètres dans la demande préalable !). Les trois arbres ont malheureusement été rapidement abattus. Comble de l'histoire : l'avocat de M. Bourguignon affirme dans son dernier mémoire en défense que la construction des logements coté Courtille aurait pu se faire sans abattre les arbres ! Quel toupet !! En fait les marronniers étaient implicitement condamnés par la construction des logements et des stationnements souterrains en limite de l'Espace boisé classé (EBC), mais abattage non dit dans le dossier de demande de permis de construire, d'où l'idée de les déclarer malades…
Ces mêmes promoteurs ont également obtenu deux nouveaux permis de construire modificatifs :
- le premier pour la construction de 35 logements rue Victor-Gilbert, qui a encore fait l'objet d'un recours contentieux. A noter que les parkings souterrains prévus pour cette résidence occuperont la totalité du terrain d'emprise : ainsi, faute d'espace en pleine terre pour absorber les eaux pluviales, elles seront toutes évacuer dans le réseau publique, ce qui pose de sérieux problèmes…
- le second « en régularisation » pour réaliser 37 logements au 24 boulevard de la Courtille, qui fait l'objet d'un recours en appel du jugement du TA d'Orléans (qui n'a pas retenu tous les motifs du recours contentieux porté par les propriétaires riverains).
Il faut bien voir que le projet coté Courtille « offre » un haut mur aveugle en limite séparative, 3,70 mètres face aux fenêtres de la belle demeure riveraine de style « Belle époque » qui sera immanquablement masquée et dévalorisée. Laquelle est pourtant inscrite dans le PLU comme élément de patrimoine protégé (voir notre photomontage, plus honnête que la vue perspective figurant dans la demande de permis de construire et reprise sur le panneau promotionnel affiché sur le site par le promoteur). Ce trucage veut faire croire que la distance entre les deux bâtiments est correcte ! A propos de cette proximité, la Ville a fermé les yeux et l'Architecte des Bâtiments de France n'a exprimé que des regrets…
Alors que va-t-il advenir des dernières décisions de la Justice ?
Si ces constructions devaient se réaliser, Monsieur Gorges, instigateur des très contestables règles d'implantation et de hauteur des nouvelles constructions, fixées par le Plan Local d'Urbanisme au nom de la densification (!), devra en assumer toutes les conséquences. Le PLU doit être modifié d'urgence !
Au fait, quel élu de la majorité est venu sur place pour rencontrer les riverains et prendre conscience des enjeux ? Aucun.
Patrick Chenevrel, président de l'Association de Défense de l'Environnement de l'Agglomération Chartraine (ADEAC).