Le conseil d’agglomération du 30 septembre a été particulièrement symptomatique du climat ambiant à Chartres et Chartres Métropole.
Lors de l’examen du point consacré aux fonds de concours, Jean-Pierre Gorges indique que seuls 2,5 millions d’euros sur les 3 millions votés lors du budget seront distribués aux projets d’investissement des communes membres de l’agglomération.
L’exécutif a fait le choix, nous indique-t-il, de réduire l’enveloppe des fonds de concours en raison de l’opposition de certaines communes à la création d’une taxe foncière additionnelle de 7,5% pour la seule année 2021, classant Chartres en deuxième position des villes dont la taxe foncière a le plus augmenté en un an. Un choix de ne pas financer des opérations, sous forme de sanction pour les villes concernées, et qui ne respecte pas l’enveloppe votée par l’ensemble du conseil communautaire il y a plusieurs mois. Mais lui s’en moque.
Après que M. Delatouche, Maire de Barjouville, a fait part de sa surprise de voir un de ses projets retoqué tout comme M. Philippe, Maire de Briconville, le président de Chartres Métropole s’explique : « Vous avez critiqué la taxe additionnelle, vous avez fait campagne pour certains d’entre vous (M. Breton, Maire de Berchères-les-Pierres, avec qui les échanges vont être affligeants) contre cette taxe, vous allez le payer ! » La menace et le chantage aux financements sont mises à exécution.
On a l’impression d’assister à une opération de stalinisme. La règle sous le règne du président Gorges : le clientélisme. Si vous dites un mot qui n’a pas été validé par le chef, on coupe les ressources… et les micros.
M. le sérénissime Gorges a décidé d’utiliser les fonds de concours comme arme politique de sanction ou de bonnes notes. Mettez-vous à genou, acceptez mes dépenses pharaoniques à Chartres et mes choix politiques, ou au revoir l’argent de l’agglomération. Quel dangereux et immonde comportement d’enfant gâté !
N’acceptant pas la contradiction, M. Gorges n’hésite pas à couper le micro de ses interlocuteurs qui l’ont en travers de la gorge. Tel un maître d’école (ce n’est même plus comme ça à l’école…), il délivre les bons et mauvais points et choisit ses interlocuteurs.
En ce qui me concerne, j’ai droit à un « Je ne vous donnerai pas la parole, M. Guillemain ». N’ayant pas accès au micro, je décide de quitter cette parodie de démocratie.
Quelle image donnée de notre assemblée ? De la politique, au sens noble du terme ? J’ai honte de l’image que donne le maire de Chartres et président d’agglomération à notre jeunesse, à ceux qui s’intéressent à la vie publique et qui souhaitent y concourir.
Quentin Guillemain, conseiller communautaire Chartres Écologie