Emilien Long est prix Nobel d’économie, divorcé, deux enfants, il vit à Marseille. Lors d’un séjour dans un cabanon des calanques de Sormiou, il commence l’écriture d’un ouvrage que son éditrice lui a commandé sur le rapport au travail dans le monde contemporain. Son titre « Le droit à la paresse au XXI° siècle », très inspiré par l’ouvrage de Paul Lafargue, remet en cause le productivisme, la croissance et les conditions de travail. Il propose de ne travailler que trois heures par jour.
Les conséquences sur l’économie, la qualité de vie et la transition écologique sont radicales, mais la sortie de cet essai provoque un débat public enflammé. Bousculé par le succès rencontré, poussé par ses amis, il accepte finalement de se présenter comme candidat à la présidence de la République. Un candidat pas comme les autres, que certains comparent à Coluche, mais en plus sérieux, accompagné d’une joyeuse bande aux profils très disparates.
Le roman se présente sous la forme d’un journal dont les chapitres commencent le 13 avril 2020 J – 727 jusqu’au 23 avril 2022 J – 1, nous tenant en haleine comme dans un roman policier, avec beaucoup d’humour et d’utopie, mais suscitant notre réflexion et proposant un programme très complet sur ce qui devrait nous amener à savourer le temps de vivre.
Un roman de politique-fiction très intelligent et passionnant, à recommander sans réserves.
Paresse pour tous, par Hadrien Klent, éditions Le Tripode, 2022, 364 pages, 10 €.
Denys Calu