...les résultats du second tour des élections législatives en Eure-et-Loir ne sont pas favorables à l'écologie politique. "L'ancien monde" est reconduit avec Olivier Marleix (2ème), Philippe Vigier (4ème) et Luc Lamirault (3ème). En même temps, le RN s'enracine comme la deuxième force politique du département. Trente-neuf ans après le "tonnerre de Dreux" (alliance municipale RPR-FN en 1983), le péril brun fait plus que jamais partie du paysage. Et il grandit scrutin après scrutin, alimenté par le sentiment exacerbé d'abandon des populations rurales et périurbaines. Nous avons toutes les malchances de croire que la prochaine fois sera la mauvaise...
La première et dernière élection d'une écolo en Eure-et-Loir, c'était en juin 1997 - il y a 25 ans - : dans la circonscription de Châteaudun (4ème), Marie-Hélène Aubert avait gagné dans une triangulaire sur fond de projet d'aéroport à Beauvilliers. À l'époque, l'électorat de droite s'était massivement reporté sur elle, au détriment du sortant Maurice Dousset, pro-aéroport. Hier, dimanche 19 juin 2022, dans la circonscription de Chartres, notre ami Quentin Guillemain est largement distancé par Guillaume Kasbarian (42% contre 58%) : 6 279 voix d'écart.
La belle union du pôle écologiste et de la gauche a été vaincue par l'alliance contre-nature entre le député sortant macroniste et le seigneur de Chartres, apparenté LR. Ennemis irréductibles ces cinq dernières années (il faut relire les tribunes de Gorges dans Votre Ville), Kasbarian et Gorges ont conclu au cours des dernières semaines un pacte germano-soviétique. Objectif prioritaire : permettre à chacun de conserver son pouvoir. Coûte que coûte. En toute logique, l'élection municipale chartraine de 2026 verra donc une alliance entre ces deux larrons, une sorte de remake des "machins" UDF-RPR d'antan.
Il n'empêche, face au mariage de la carpe et du lapin, les écolos chartrains, forts du soutien de la Nupes, demeurent plus que jamais le fer de lance de la reconquête. Pourvu que la jeunesse eurélienne se réveille enfin.
GL