Récit d’une soirée d’information organisée par la ville de Chartres en vue de l’aménagement des circulations dans le nord de Chartres (lundi 14 septembre 2020).

L’exposé du projet, mené par Guillaume Bonnet, était clair et appuyé sur des cartes et quelques schémas de profils de rues. C’est après quelques minutes que des participants ont commencé à exprimer leur opinion et leurs questionnements dans le registre d’une franche opposition. D’où un volume sonore élevé dans les échanges, repris et amplifié par les micros et les deux grosses enceintes.

C’est là qu’intervient la tierce partie du système : la salle de réunion de la Maison pour tous du Pont-Neuf. Son acoustique calamiteuse et sa résonance permet aucun échange ni aucun travail collectif dans des conditions correctes. La voix de l’intervenant, non régulée par un mixage de la sonorisation, est difficile à comprendre, et quand les échanges sont mal contrôlés, l’ambiance sonore devient difficile à supporter et la séance tend à épuiser les intervenants autant que les participants.

Après une heure et demie de cette épreuve, j’ai voulu poser une question en marge du sujet principal. Constatant la difficulté à s’entendre mutuellement, j’ai interrogé Mme Karine Dorange, en tant qu’adjointe chargée des travaux pour la municipalité. Évoquant les demandes répétées depuis plus de dix ans à chaque réunion de proximité en faveur d’un traitement acoustique de cette salle et jamais suivies d’effet, j’ai à nouveau exprimé mon incompréhension et demandé si un espoir subsistait pour que le problème soit résolu.

Il nous a été répondu que les besoins de travaux pour la Ville se montaient à 200 millions, et que l’on était obligé de procéder par priorités. Or il se trouve que, pour des motifs de nuisances au voisinage, la Maison du Pont-Neuf est désormais fermée à la location pour évènements familiaux.

Cette réponse en deux temps établit un lien implicite entre le fait que la salle ne servira plus désormais qu’à quelques activités en journée (sans recette financière à recevoir) et ne justifiant donc aucune dépense de la collectivité. Mais ces activités associatives seraient-elles sans intérêt ?

La conclusion de cet échange est également implicite, mais il est hautement probable que des aménagements qui engageraient quelques dizaines d’euros par mètre carré de plafond ne seront jamais programmés. Puisque l’on parle de priorités, il est vrai que la charge des grands projets chartrains ne laisse pas de place à ce type d’améliorations.

Bernard Renet