Mon conseil municipal du 15 décembre 2021. J’arrive, une fois n’est pas coutume, avec cinq minutes de retard, la séance n’a pas commencé, mais l’ambiance n’est pas à la potache rigolade habituelle. Foyer épidémique à la tribune ? Malgré la stricte consigne sanitaire figurant sur notre convocation, la quasi-totalité des membres de l’exécutif ne porteront pas de masque durant toute la séance (même pour le baiser de félicitation entre le maire et Jean-François Plaze, nouvel adjoint).

Ladislas Vergne ayant perdu son titre d’adjoint lors de la précédente séance, l’ironie du sort le place à notre rang, à côté de Quentin Guillemain. Nous ne pensions pas qu’il serait puni à ce point par le maire !
A l’issue de l’élection de M. Plaze (déjà vice-président à l’agglo), notre premier magistrat refuse de répondre à M. Guillemain lui demandant ce que deviendraient les délégations dont Vergne avait la charge, M. Plaze ayant déjà la lourde de charge de mettre en œuvre les opérations de rénovations d’immeubles en péril en centre-ville ! Cela ne l’empêchera pas de lui reprocher ensuite de ne pas répondre à la question incongrue et indiscrète : « Pourquoi êtes-vous venu habiter à Chartres (puisque cette ville vous déplaît tant) ? ».

Les débats débutent. Brigitte Cottereau puis Jacqueline Marre s’étonnent de la baisse des effectifs du personnel communal. Gorges se félicite d’être de plus en plus efficace et annonce que la mise en marche du pôle administratif permettra de se passer à terme de 100 agents, soit une économie de 5 millions d’euros par an. Nous savons que cette baisse est essentiellement due aux transferts réguliers vers les SPL d’administration privée. A titre d’exemple, la totalité des services faisant vivre le théâtre et les autres salles de spectacle vient de passer sous la tutelle C’Chartres Spectacle !

Il faut attendre une double intervention d’Olivier Maupu et moi-même contre de nouvelles opérations de sur-densification et d’artificialisation en ville pour entendre enfin à 22 heures puis 22h15 la rengaine tant attendue :
• Mes réalisations professionnelles (donc architecturales) locales font honte aux Chartrains, elles devraient m’inviter à plus d’humilité et disqualifient mes propos,
• Nous sommes tous de dangereux gauchistes.

A l’occasion de cette délibération, Gorges, sous les rires de l’assemblée majoritaire, nous rappelle que la nature et le vivant, c’est pour la campagne et que les gens ne viennent pas en ville pour emprunter des trottoirs en herbe !

En continuant sa leçon d’urbanisme, le maire se prend les pieds dans le tapis au sujet du pôle gare : « Nous avons remplacé un tas de béton et de ferraille par… (il sèche) …du béton et de l’acier évidemment ! » C’est à l’issue de ce débat qu’il me dit à trois reprises : « Moins vous parlez, mieux je me porte », en précisant que, désormais, il refusera de me répondre (depuis le temps qu’il le promet… !)

Les derniers échanges concernent les trois millions de subventions à voter pour les associations sportives (sans compter le financement complémentaire considérable par les contributions publiques et communautaires des SPL, à l’eau, à l’énergie et aux déchets, par exemple). Gorges se rend fier d’être à la tête d’une ville se hissant au premier rang national pour les clubs de haut niveau (à vérifier…). C’est ce qu’il appelle être une ville sportive, politique illustrée par le projet de salle sportive et culturelle au pôle gare, où aucun Chartrain ne pratiquera le moindre sport à l’exception des quelques professionnels chèrement recrutés ! Pendant ce temps, les trop rares gymnases de quartier continuent à tomber en ruines. Pas à une approximation près, le maire annonce un nombre de 300 à 400 adhérents pour le club de tennis de table, tandis que le rapport qui nous est soumis précise qu’il sont 116 en 2021…

Gaël Garreau (LREM) a activement participé aux débats lors de cette séance… pour soutenir avec emphase tout ce qui participe au rayonnement chartrain : 50 000 euros de subvention pour la Cosmetic Valley (« une association comme les autres », selon Gorges), 60 000 euros pour la communication du Figaro en faveur de Chartres en Lumière et l’ouverture dominicale des commerces étendue à 12 dates (« Laisser les gens libres de consommer et de gagner »).

Chose assez désagréable et inédite lors du conseil, le maire tient à détailler nos noms pour certaines délibérations auxquelles nous nous opposons « afin que les commerçants ou chercheurs d’emplois sachent qui vote contre leurs intérêts ». Sale ambiance !

Minuit trente, nous quittons les lieux une fois les 78 délibérations éclusées.

Jean-François Bridet, élu municipal Chartres Écologie.