Rappelez-vous : le 22 décembre 2023, Jean-Pierre Gorges écrivait à François Bonneau, président de la Région Centre Val-de-Loire, pour lui demander d’interrompre les travaux de végétalisation de la cour du lycée Marceau, réalisés dans le cadre du programme natur’Olycées que j’ai initié au sein du conseil régional. D’après le maire et Mme Dorange, adjointe à l’urbanisme, ils n’auraient pas fait l’objet des déclarations réglementaires ad-hoc et mettraient en cause la sécurité de l’établissement (sic).

Il s’agit de préserver la voie pompiers qui longe les bâtiments. Cette disposition du projet a été vérifiée par le paysagiste, les services techniques de la région et un contrôleur agréé indépendant.

Pour répondre à cette exigence administrative et apaiser le dossier, la deuxième tranche de renaturation (1 000 m²) a été reportée aux vacances du printemps, et un dossier d’autorisation de travaux en ERP (établissement recevant du public) a été déposé au service urbanisme de Chartres Agglomération pour régulariser le dossier.

Le 20 février 2024, les services incendie (SDIS28) ont vérifié avec un véhicule de secours que les gabarits des voies ménagées par le projet étaient conformes.

Le 21 février, j’ai partagé avec des professeurs, des membres du personnel administratif du lycée, une quarantaine d’élèves, un groupe du DAME (dispositif d’accompagnement médico-éducatif) et le proviseur un moment enrichissant et précieux pour la plantation collective des 600 arbres (érables, bouleaux, pruniers, mûriers, chênes pubescents, pommiers et sorbiers) et arbustes qui vont désormais constituer les deux micro-forêts du lycée.

Malgré la pluie persistante, les sourires et la bonne humeur étaient au rendez-vous !

Le lendemain matin, l’Echo Républicain a relaté en pleine page cette étape important du projet :
https://www.lechorepublicain.fr/chartres-28000/actualites/600-arbres-et-arbustes-plantes-dans-la-cour-du-lycee-marceau-a-chartres_14457183/?fbclid=IwAR2-SGaZBca-peQnvp0PKwfokEhenMC34CKCWk6hLIS0H71xETyqiT_c_8k

Visiblement, l'opération a mis en rage notre maire-président, occupé à contempler les souches des vénérables arbres fraîchement coupés à deux pas, place Morard. Le contraste était-il trop fort entre le coupeur et les planteurs ?

Il dépêche immédiatement le service urbanisme de l’agglo qui vient physiquement intimer au proviseur de faire cesser les travaux encore en cours, jugés illégaux, à savoir la pose de clôtures basses (ganivelles de châtaignier) en protection des micro-forêts. Celui-ci, excédé par la démarche, en réfère au rectorat et au conseil régional. À la fin, il permet aux ouvriers de poursuivre : merci à lui de n’avoir pas cédé à l’intimidation.

En effet, le cadre technique régional responsable des travaux m’a ainsi détaillé le contexte : la ville réclame que soit déposé une déclaration préalable en raison des mouvements de terrassement (création de gradins végétalisés au centre de la cour), soit une exigence administrative supplémentaire tout à fait abusive selon l’analyse juridique établie à Orléans. Le directeur général des services de la ville a été franc avec le cadre régional en question, agacé par ce zèle inédit : « Le cabinet du maire m’a demandé d’emmerder Bridet. »

Les experts du droit de l’urbanisme vont donc continuer à échanger, sous la menace d’un PV de non conformité brandie par la ville de Chartres, assortie d’un ultimatum de régularisation au 7 mars !

Au grand agacement de la communauté éducative, le projet a déjà pris du retard. Mais il se fera ! Il contribuera durablement à l’amélioration du confort des élèves et des voisins du lycée. Il offrira un nouvel accueil de biodiversité en ville.

Malgré l’adversité locale, la seule rencontrée dans toute la région où tous les élus de tous bords se félicitent de cette action, nous réussirons également, dans la concertation et la participation, la végétalisation de la cour du lycée Jehan de Beauce, à Chartres.

Jean-François Bridet, vice-président de la région Centre Val-de-Loire