Depuis la mi-juillet 2021, la rue des Grandes-Filles-Dieu est mise en expérimentation d’un sens unique descendant sur sa totalité.

Qui l’a demandé ?

Les riverains de l’artère concernée dans sa partie haute n’ont cessé, depuis des décennies, d’attendre des mesures allant dans ce sens : trop de circulation, trop vite, trop de bruit, trop de stationnement sauvage, le tout dans un espace contraint…

Le choix d’aménagement s’inscrit dans la perspective d’accroître l’espace de circulation au profit des piétons, cyclistes et usagers des transports en commun, de diminuer les niveaux de bruit et de pollution, et en conséquence de diminuer à terme l’usage de la voiture individuelle sous nos fenêtres.

Quel résultat ?

L’expérimentation est donc en œuvre. Les cyclistes et les piétons avec ou sans poussettes sont les plus heureux : ils n’ont plus peur… Pour les automobilistes, elle engendre des tensions palpables à l’égard des décideurs chargés de l’aménagement urbain.

Pour les riverains des Petites-Filles-Dieu, l’accès aux derniers numéros doit se faire par un long détour via Bel-Air mais la mesure est mal supportée par les riverains et autres personnes fréquentant les abords de la Maison pour tous du Pont-Neuf.

Les résidents des immeubles collectifs en partie basse ont perdu l’accès « normal » en quelques mètres à leur stationnement, sauf à se détourner sur plus de deux kilomètres et pour un temps variant entre dix et vingt-cinq minutes selon l’encombrement des voies de remplacement.

Les commerçants du quartier font face à un changement majeur. Il est admis que la santé d’un commerce est largement dépendante de son emplacement et de la facilité de son accès. A ce titre, les préoccupations sont évidentes pour les activités actuelles : boucherie, coiffure, assurances, pizzeria, pédicure-podologue, pharmacie.

Un but soutenable, mais une mise en œuvre calamiteuse…

Le projet pourrait s’inscrire dans le sens de l’histoire à condition de favoriser le bien-être et la santé des habitants de cette ville. Il est malheureusement engagé de la pire manière. Pas de concertation. Pas de réflexion sur les effets induits. Pas d’étude de mesures d’accompagnement. Aucune perspective visible de renforcement ni même d’aménagement des transports en commun, indispensable substitution à la voiture individuelle. Cette incohérence est dramatique, car elle est de nature à rendre difficile l’acceptation des changements par les citoyens.

Que faire en pratique ? On remet tout comme avant ?

Il ne peut être question de rétablir les nuisances éprouvées depuis des décennies, en se limitant à dire « Non au sens unique ! », et aucune réponse toute faite n’est viable.

En tout état de cause, il est urgent d’ « expérimenter » une vraie concertation avec les citoyens du quartier Drouaise-Filles-Dieu. Ce n’est pas dans les usages de notre majorité municipale, mais cela conditionne la qualité de notre vie sociale et de notre environnement urbain. A quand le rendez-vous avec les responsables de cette cité ?

Bernard RENET, habitant du quartier Drouaise-Filles-Dieu.