Les très jeunes élèves de l’école maternelle Francine-Coursaget de Chartres – 3 à 5 ans – utilisent une cantine scolaire qui se trouve dans les locaux de l’école de la Brèche, distante de 400 mètres. Elle a été ouverte à la fin des années 1980, à titre tout à fait provisoire, en principe pour un an ou deux, le temps de construire un local qui devait se trouver juste à côté de l’école.

Le provisoire dure. Depuis 30 ans, par tous les temps, été comme hiver, qu’il pleuve, neige ou fasse froid, les 70 tout-petits font le trajet aller-retour chaque jour sur les trottoirs de la rue Saint-André et de la rue de la Brèche. Enfin trottoirs si l’on veut : ces trottoirs sont malcommodes, irréguliers, étroits, et ne permettent pas à deux enfants en rangs se tenant par la main de marcher côte à côte, surtout -comme c’est la cas en ce moment- quand des travaux sont en cours en même temps des deux côtés de la rue de la Brèche et que les 70 enfants doivent contourner les échafaudages en marchant sur la chaussée.

Bref, les conditions de sécurité sont très aléatoires et ces déplacements par tous les temps constituent, depuis 30 ans, une source de fatigue, de souffrance et d’insécurité pour les petits. On ne compte plus les chutes, les bosses et les bleus aux genoux. Associer dans les tête des enfants de 3 ans l’école avec souffrance et pénibilité, c’est le meilleur moyen de leur couper l’envie d’aller à l’école. C’est une aberration et il serait grand temps d’y mettre fin.

Même quand il fait froid ou qu’il pleut à verse, les enfants reviennent dans leur école maternelle à peine le repas terminé puisqu’ils ne peuvent pas rester avec les grands élèves de l’école élémentaire de la Brèche. Les médecins recommandent-ils cette pratique ? Mettre des petits de 3 ans dans le froid à peine la dernière bouchée avalée, c’est presque de la maltraitance.

Il existe des opportunités d’aménagement d’une cantine scolaire en face de l’école Coursaget. Madame Dorange rejette cette possibilité en raison du coût qu’elle juge prohibitif : 150 000 €. Dépenser une telle somme pour de petits enfants, c’est impensable, impossible, irréalisable, absurde, infaisable, extravagant, inabordable, insensé… Les adjectifs manquent.

150 000 € pour 70/80 enfants de contribuables chartrains, c’est une charge financière insupportable mais des millions d’euros balancés par la ville, l’agglomération Chartres métropole, les SPL et autres satellites à C.Chartres Foot, C.Chartres Basket, C.Chartres hand, etc, pour acheter des joueurs étrangers qui n’ont aucun lien avec Chartres, c’est prioritaire. A titre d’exemple, Epic Valorisation des déchets vient de décider une subvention annuelle de 500 000 euros pendant 3 ans aux seuls clubs de basket. Sur 3 ans, cette seule subvention de 1,5 million – parce qu’il y en a beaucoup d’autres -, c’est 10 fois le coût de cette cantine.

150 000 € pour des petits Chartrains en souffrance d’un côté, des millions d’euros pour rivaliser avec le Qatar d’autre part, Madame Dorange et la municipalité ont fait leur choix. Le bien-être des enfants chartrains passe loin derrière. Si on leur donnait la parole, les Chartrains, eux, feraient-ils le même choix ?

La rédaction