ou comment décourager les voyageurs amateurs de voyages ferroviaires.

Faire le voyage Romans-Munich par la voie ferrée nous coûterait près de 800 euros, le trajet par la route revient à environ 300 euros, tandis que sur Internet, on peut relever un Lyon-Munich par avion à partir de 131 euros, soit 232 euros pour deux. Finalement, nous avons opté pour la route !

De retour d'Allemagne, fatigués et un peu culpabilisés de faire tant de kilomètres en bagnole, nous allons à la gare de Romans pour envisager, deux semaines plus tard, un parcours en train afin de rejoindre des amis près de Chinon. La SNCF nous propose un parcours passant par Paris, avec changement à pied entre gare de Lyon et Austerlitz et un autre changement à Tours pour un prix peu attractif ! Il existe pourtant une ligne Lyon-Nantes passant par Chinon ! Pourquoi allonger le trajet ? C'est encore la voiture qui sera le mode de transport le plus pratique.

Lisant un article sur la Finlande dans notre magazine culturel, je tombe sur ces propositions pour s'y rendre : Paris-Helsinki en train, à partir de 437 euros l'aller simple, (soit 874 euros AR) En avion, Paris-Helsinki, à partir de 222 euros aller-retour...

Revenant d'un séjour à Paris, le TGV nous dépose à Valence en à peine 2 heures et demie. Mais pour faire le dernier tronçon, Valence-Romans, il nous faut attendre plus d'une heure le prochain train ! Pas de correspondance synchronisée ! Ces exemples montrent clairement que le coût du voyage en train est toujours plus cher que la voiture bien qu'il ne vous dépose pas à proximité immédiate de votre destination. Plus grave encore, le train est toujours plus cher que l'avion !

La politique de transition énergétique nous incite à utiliser le train plutôt que l'avion ou la voiture. Nous sommes pleinement d'accord avec ces recommandations d'économie d'énergie, mais encore faudrait-il que les tarifs ne soient pas prohibitifs ! Ces tarifs qui sont devenus imprévisibles ne permettent plus de faire des projets, le prix du marché est difficile à suivre et à prévoir, il est loin le temps béni de la SNCF et ses tarifs abordables, ses réductions « congés-payés » ou « famille nombreuses » et son livret « Chaix » qui vous renseignait à coup sûr sur les destinations et les horaires ! La politique néolibérale de privatisation, de mise en concurrence devait aboutir à la baisse des tarifs, il faut reconnaître qu'en matière de transport ferroviaire, c'est un échec complet !

La SNCF est, depuis 2020, une société privée à capitaux publics, il revient donc à l'Etat de revoir sa politique tarifaire pour que le transport ferroviaire devienne attractif et en accord avec la politique d'économie d'énergie affichée.

ECDC