Il est des victoires qui ressemblent à des échecs. Pendant toute la campagne des élections municipales, Jean-Pierre Gorges avait affiché son optimisme, persuadé d’être plébiscité dès le 1er tour. Dans son entourage, certains pronostiquaient un triomphe d’environ 60% des suffrages.

Le 15 mars dernier, Gorges a remporté la mairie pour la quatrième fois consécutive, à la majorité absolue certes, mais pour seulement 27 voix au dessus de la barre des 50%. Le plus inquiétant pour lui est l’effritement de sa base électorale. Qu’on en juge :

6 205 voix obtenues au second tour de la municipale de 2001,
8 640 voix au second tour de la municipale de 2008,
7 264 voix au premier tour de la municipale de 2014,
seulement 4 321 voix au 1er tour de 2020…

Gorges arguera forcément que son électorat a été démobilisé à cause de la pandémie du Covid-19. Il se murmure qu’il verrait d’un bon oeil un recours de ses opposants pour obtenir l’annulation du scrutin du 15 mars, histoire de rebondir.

Dans l’immédiat, Jean-Pierre Gorges sait que sa légitimité a du plomb dans l’aile. Surtout au niveau de la communauté d’agglomération de Chartres (66 communes), dont il détient la présidence et le pouvoir absolu depuis 2001. Deux questions méritent d’être posées :

1. Est-il démocratiquement acceptable qu’un élu dont le capital de voix représente 17% des électeurs chartrains, avec une abstention de presque 65%, continue à exercer la fonction de patron de Chartres métropole ?

2. Quel autre représentant du peuple d’une commune périphérique, beaucoup mieux élu que l’actuel président, pourrait occuper la fonction ?