Depuis le développement de Chartres en Lumière et son extension à une période de dix mois, la cathédrale de Chartres n’est plus qu’un écran de projection au cœur d’une grande machine destinée à attirer les Parisiens et remplir les restaurants chartrains.
Résultat, l’édifice est plongé dans l’obscurité, son architecture ne bénéficie plus de mise en valeur nocturne et notre repère beauceron disparaît du paysage dès la tombée de la nuit. Désormais et pour l’essentiel de l’année, le « phare beauceron » a disparu de l’expérience sensible des Chartrains mais aussi des habitants de toute l’agglomération. Lorsque je cours de nuit entre la piscine et Champhol, quel dépit de ne plus être accompagné par sa majestueuse silhouette émergeant du plateau…
La collégiale Saint-André et les églises Saint-Aignan et Saint-Pierre subissent le même sort. Désormais, l’ensemble de la basse-ville ne peut plus être apprécié que d’une seule façon : succession de tableaux animés, sonorisés et colorés. Finies les promenades nocturnes et silencieuses ponctuées de découvertes architecturales subtilement éclairées.
S’il s’agit d’attractivité, nous pouvons imaginer que la découverte estivale des animations lumineuses pourrait inviter les visiteurs à revenir à Chartres pour la redécouvrir sous d’autres atours, …à condition que Chartres en Lumières redevienne un « costume de fête » et d’exception.
Jean-François Bridet