Le Plan local d'urbanisme (PLU) de Chartres autorise la construction d'immeubles surdimensionnés au mépris du voisinage. L'exemple le plus caricatural et le plus aberrant est le projet de construction d'une résidence au 29 bis rue Chauveau Lagarde. Le permis de construire a été délivré en octobre 2021.

Depuis, une dizaine de riverains ont porté recours au Tribunal Administratif d'Orléans avec de nombreux motifs, le plus pertinent étant que l'immeuble porte manifestement atteinte au caractère et au paysage de la rue. En effet la construction projetée comporte 5 étages alors que toutes les maisons de cette rue n'en comportent qu'un avec comble.

De plus, la façade nord du projet incriminé est implantée en limite séparative et présente un mur aveugle de 15,50 mètres de haut et de 40 mètres de long, plongeant la maison riveraine dans l'ombre et rendant les panneaux solaires en toiture inopérants !

Ajoutons aussi qu'il est prévu un parking souterrain sur deux niveaux accessible par un ascenseur qui s'ouvre directement sur le trottoir !

Qu'importe ! Le promoteur vient de lancer les travaux avant que l'audience au Tribunal (prévue le 2 février) n'ait lieu, comme s'il préjugeait d'un verdict favorable…

Si le Tribunal n'annule pas ce permis de construire, ce sera à désespérer de la préservation de la qualité du paysage urbain chartrain, déjà bien défiguré par la multiplication d'immeubles de rapport.

Les riverains attendent le verdict avec beaucoup d'anxiété. Seule la révision du PLU peut empêcher de telles monstruosités.

Pour lutter contre ces projets insensés, il faut avoir « intérêt à agir » pour qu'un recours soit recevable par un Tribunal. Ce fut le cas pour les riverains du projet dit « des trois marronniers ». C'est aussi le cas pour les riverains de la rue Chauveau-Lagarde.

Pour ester en justice contre les projets qui dénaturent le paysage naturel ou urbain et avoir intérêt à agir, une nouvelle association a été créée en septembre dernier : il s'agit de l'ADEAC-22 août (Association de Défense de l'Environnement de l'Agglomération Chartraine). Tout citoyen peut d'ores et déjà s'en rapprocher en écrivant à contact@adeac.fr

Patrick Chenevrel, président de l'ADEAC

Illustration : photo-montage