MON CONSEIL MUNICIPAL DU 7 DECEMBRE 2023, le dernier de l'année civile. La séance débute par la présentation du Projet Scientifique et Culturel (PSC) du musée des Beaux-arts, par Grégoire Hallé, conservateur.
Après avoir salué en notre nom la qualité et l’ambition du projet, Olivier Maupu fait deux propositions, qui sont d’ordre politique :
- Mieux doter le budget municipal affecté à la restauration des fonds : seulement 150 000 euros programmés annuellement !
- Etendre le périmètre du projet aux jardins de l’Evêché, fermés au public depuis trop longtemps déjà.
Après avoir lancé un « C’est sympa d’avoir lu tout le document », le maire le remercie poliment pour ses remarques. Jacqueline Marre partage nos louanges, mais déplore à son tour le manque d’effectifs salariés (10 équivalents temps-plein) projetés pour la médiation culturelle. A la faveur de la question de Mme Marre relative à la fermeture du muséum d’histoire naturelle depuis 2015, nous apprenons que ses collections rejoindront celles du musée des Beaux-arts sur le site « Chevard » bientôt achevé d’aménager pour assurer de bonnes conditions de conservation. Aucun commentaire ni question dans les rangs de la majorité…
À propos de la remarque de Mme Marre sur l’augmentation programmée des tarifs d’entrée, J-P Gorges répond ainsi : « La question des tarifs, c’est votre fonds de commerce (…). Il faut que ce soit suffisamment cher pour que les gens pensent que cela vaut la peine d’y entrer (…). Ce qui est gratuit ça n’attire pas ».
Après l’unanimité des votes au sujet du musée, le débat et le clivage politique reprennent leurs droits : nous votons donc avec les deux autres élus de gauche contre une augmentation moyenne des tarifs municipaux de 10% (dans un contexte général d’inflation de 6%). Pour que chacun confirme bien sa place, Mme Ammeux-Trudyn (Macron – En Marche – Renaissance) témoigne alors, en tant que mère de famille, pour faire les louanges de l’accès à la culture pour tous à Chartres. Ce sera la seule intervention de l’ex-opposition macroniste en près de quatre heures de conseil…
Débat interminable ensuite sur le maintien des subventions aux clubs sportifs de haut niveau, à l’encontre des propos du maire en 2022 qui leur promettait le même effort qu’aux petites associations, qui s’étaient vues appliquer une baisse de 20%. Il en ressort une interminable tirade d’autosatisfaction de cette ville de 40 000 habitants la mieux dotée de sa strate en clubs de haut niveau (pour 8 millions par an, excusez du peu…).
À l’occasion du vote pour la cartographie des zones d’accélération des énergies renouvelables, s’ouvre alors un long débat entre le maire, Boris Provost et moi-même. Le maire en profite pour brandir haut et fort l’étendard nucléaire français qui enterrera complètement la production d’électricité renouvelable : « 15 EPR en construction qui vaudront chacun 3 centrales actuelles », « une énergie qui permet la souveraineté nationale, car, avec les nouvelles techniques, nous disposons d’assez d’uranium pour 500 ans ».
Le maire concède pourtant que le photovoltaïque pourrait être intéressant, mais seulement en autoconsommation pour éviter l’effet joule de perte d’énergie de l’électricité lors de son transport sur de longues distances. Comme dans le cas de la production hyper-centralisée du nucléaire, non ? On apprend grâce à lui que la géothermie profonde est également nucléaire puisque la chaleur du sous-sol proviendrait de la radioactivité ! Le grand-maître des forges se prend encore les pieds dans le tapis : la géothermie n’est que l’effet de la chaleur du manteau terrestre, et le sous-sol chartrain ne connaît aucune des roches métamorphiques qui provoquent la radioactivité.
Maria Jebli-Chedeville, de retour de la réunion annuelle de l’AVPU (association des villes pour la propreté urbaine) à Metz est très heureuse de nous montrer le trophée du deuxième prix remporté par Chartres (derrière Bruxelles), enthousiasme vite douché par J-P Gorges : « Seulement deuxième ? De toute façon, c’est plus facile pour une petite ville comme la nôtre…, merci Maria ». Cette adjointe du « second cercle » semble ce soir partager le même sort qu’Isabelle Vincent qui a bataillé, légèrement agacée, pour obtenir la parole afin de clore les discussions en début de séance au sujet du musée…
En fin de séance, nous passons aux délibérations en relation avec la SPL Chartres Aménagement : pas moins de cinq adjoint.es quittent alors prudemment la salle…
Le maire ne parvient toujours pas à nous convaincre de la pertinence de confier, une fois encore, une opération de travaux (l’aménagement de huit terrains familiaux, destiné aux « gens du voyage », pour près de deux millions d’euros) à la SPL Chartres Aménagement, très, très grassement rémunérée via une « contribution pour mise à disposition d’un équipement ». Une opération qui aurait pu être menée en d’autres temps par des services municipaux ou communautaires sous direction politique, et non par une structure parapublique à objet lucratif ! Mais pour le maire, puisqu’il s’agit d’une structure « IN HOUSE », tout va bien…
À minuit sept, après le retour de ses adjoint.es, J-P Gorges sort à son tour, sans explication, pour les six dernières délibérations…
33 élus (6 absents parmi la majorité), 10 personnes dans le public, deux journalistes et 16 membres du personnel administratif (cabinet, directions des services, régie technique et service de communication) dans la salle ? Tous libérés à minuit quinze !
Jean-François Bridet, conseiller municipal Chartres Écologie