En 2007, Paul Chemetov, l'architecte qui a converti, à la demande de la municipalité, l'hôtel des postes de Raoul Brandon en "Apostrophe", désormais médiathèque, accordait un entretien à Julien Barthe, ancien directeur des bibliothèques de Chartres. Il y exposait, entre autres réflexions, sa conception de La Bibliothèque, qu'il avait recréée à Chartres et ailleurs.
A l'heure où une partie des usagers réclame du brillant et du "branché", les bibliothèques publiques peuvent continuer à offrir ce qui les rend estimables à mes yeux, à savoir un climat cultivé, patrimonial, formateur, mais aussi incitant à la "lecture-plaisir". [...] Pour moi , la bibliothèque du XXIème siècle doit faire en sorte de ne pas être un supermarché culturel avec des gondoles en libre-service. Même si elle offre de la musique, des photographies, des ressources électroniques, elle doit être un lieu différent, doté d'une atmosphère propice au recueillement, c'est-à-dire qu'elle doit permettre de se "retirer en soi-même". [...] J'ai mis [le tissu métallique qui parcourt les étages ] en rapport avec le plan lumière de la ville. [...] Il s'agit d'un signe de connivence entre le bâtiment et le citoyen, par lequel ce bâtiment, devenu vivant, dit aux Chartrains : "Dormez, je veille.".
Ce veilleur de culture qu'est la médiathèque a besoin de temps, de temps d'ouverture, besoin de bibliothécaires en nombre suffisant pour entretenir la flamme.
Cet entretien avec Paul Chemetov est disponible à la médiathèque.