Les orientations choisies par la majorité élue qui gouverne le bassin de vie chartrain s’inscrivent dans la continuité de l’ancien monde : investir lourdement dans les structures matérielles en neutralisant des espaces vitaux, accroître indéfiniment les échanges matériels en extrayant tout ce qui peut l’être. Le monde nouveau pourrait donner la préférence à la qualité des relations, à l’équilibre biologique de l’environnement, à l’économie de matière : « du lien plutôt que des biens ».
Les changements climatiques au niveau planétaire doivent aujourd’hui nous décider à changer notre vision et nos choix. Ceux et celles qui en sont conscients doivent exercer une pression toujours plus grande sur ceux qui ont décrété, une fois pour toute que, selon la formule favorite de la regrettable Mrs. Thatcher, « il n’y a pas d’alternative ».
Pour en venir à nos représentants à la communauté d’agglomération, il faut rappeler que nous sommes à quelques jours (le 28 janvier) du vote du budget annuel, qui fait suite au débat sur les orientations budgétaires du 17 décembre 2020. Sur les cent-quatre conseillers, vingt-neuf ont osé s’opposer face aux propositions du président, en total décalage avec les enjeux actuels.
D’ailleurs, TOUS les conseils municipaux, à l’exception de celui de Chartres, qui s’étaient réunis juste avant le conseil communautaire du 17 décembre avaient mandaté leurs délégués pour voter contre la création de la taxe !
Minoritaires dans cette assemblée, mais ne sont-ils pas porteurs d’un message qu’il faut entendre ? Ils n’admettent pas que la fuite en avant dans des réalisations somptueuses alourdisse la fiscalité des entreprises et des ménages. Ils témoignent d’une autre rationalité, celle du siècle qui commence, et qu’ils veulent vivre en préservant les biens communs.
Les citoyens de ces soixante-six communes attendent de leurs représentants qu’ils soient réalistes en vérité et qu’ils confirment, plus nombreux encore que le mois dernier, leur choix d’un monde enviable : le projet de budget 2021 en son état doit être refusé.