J’étais attablé au soleil, à la cafétéria de la fac de Nantes. Une télévision au mur diffusait en boucle les images des avions sur les Tours Jumelles. Un peu plus tard, j’ai croisé dans les couloirs un maître de conf’ en histoire médiévale d’origine américaine, il était décomposé. Je n’avais pas su quoi lui dire, ce dont je me suis longtemps voulu.
Ce qui est cependant étrange avec la mémoire, c’est qu’elle pratique volontiers les amalgames. À bien y réfléchir, mon histoire – sincère – est assez incertaine. Je ne peux même plus assurer que la fac avait repris le 11 septembre. Et quand je me remémore le fil des événements, dans la séquence d’après je me vois téléphoner un peu inquiet à un cousin toulousain. Sans aucun doute, pour moi, l’explosion de l’usine AZF le 21 septembre 2001 a écrasé le souvenir du 11. Ou plutôt les deux souvenirs n’en font plus qu’un.
On tirera les conclusions que l’on voudra de la double anecdote du maître de conf’ et du cousin, en ce qui concerne la nature humaine. Je préfère ne témoigner que d’une chose : le mois de septembre 2001 fut particulièrement anxiogène.
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Je rentrais de l’école vers 15 heures. Jacqueline, mon épouse, avait l’habitude d’écouter Europe 1 dans l’après-midi à la maison. Elle m’a dit qu’un avion venait de percuter l’Empire State Building à New York. Elle était excitée. Nous avons allumé la télé. La scène passait en boucle. Nous pensions à l’horreur vécue par les passagers de l’avion et les gens présents dans le gratte-ciel. Quand le deuxième avion a frappé la deuxième tour peu après, nous avons d’abord cru que c’était une nouvelle reprise de la scène. Un double attentat de cette façon nous semblait tellement invraisemblable.
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J’avais tout juste 14 ans. C’était un mardi. Je rentrais de l’école et j’ai découvert ma mère choquée devant la télévision. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Je me suis assise près d’elle, elle m’a expliqué que le monde devenait fou, que des milliers d’innocents avaient trouvé la mort, que la guerre était déclarée, que d’autres attentats seraient déclenchés partout, et qu’elle vivrait désormais dans la peur permanente pour ses enfants. Un sentiment d’effroi m’a envahi : les images de l’effondrement des tours passaient en boucle. Aujourd’hui, j’ai 34 ans, je suis maman et les attentats sont toujours d’actualité.
La mémoire du « 9-11 » (1)
La mémoire du « 9-11 » (2)
La mémoire du « 9-11 » (3)
La mémoire du « 9-11 » (4)
La mémoire du « 9-11 » (5)
La mémoire du « 9-11 » (6)
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« 9-11 »
Il y a 19 ans…