Cette journée reste gravée dans ma mémoire. Enceinte de 8 mois et demi, je me mets en fin de matinée dans mon canapé et j’allume la télévision, action inhabituelle dictée par les recommandations de mon médecin, au vu de mon état de santé. Je devais me reposer, me détendre pour éviter les contractions déjà trop présentes.
Les premières images sont apocalyptiques, d’une extrême violence ; les tours du World Trade Center sont en feu, fracassées par deux impacts. Les sous-titrages évoquent un attentat.
Je reste bouche bée. Une profonde émotion m’envahit, je sens les larmes monter. Tristesse, désarroi, sentiment anxiogène me traversent. Dans quel monde va naître mon enfant ? Quel avenir allons-nous lui offrir ?
J’ai éteint la télévision pour ne pas céder à ces noires idées.
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Ce jour-là, je n’avais pas cours. J’étais chez moi. Je me rappelle avoir reçu un appel de mon père au téléphone me disant d’allumer la télévision, car il venait de se passer quelque chose de grave aux États-Unis. J’ai donc allumé mon poste. Il devait être entre 8 heures 30 et 9 heures, et j’ai aussitôt été happé par l’horreur et l’ampleur des faits. Je me rappelle seulement vaguement le présentateur parlant en boucle sans pouvoir expliquer. Mais ce qui m’a le plus marqué, je le raconte tous les ans à mes élèves, c’est d’avoir été présent et de vivre, en direct, le deuxième avion percutant la seconde tour. J’ai été saisi, et c’est avec le recul et ma fonction actuelle d’enseignant que je le mesure, comme des millions de personnes sur terre, au même moment par la même émotion. J’ai passé cette matinée devant mon poste à essayer de comprendre les faits, à les ressentir. J’ai été rejoint par mon frère assez rapidement, puis plus tard par mes parents chez qui je résidais encore. Il y a eu pour moi un avant le 11 septembre et un après. Le monde n’était plus le même, des hommes accomplissaient une fois encore des choses dont l’horreur semblait impensable.
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Le jour où les deux avions ont percuté les deux tours, j’étais formateur pour la police dans une ville de la région parisienne. Alors que je préparais un cours dans mon bureau, j’ai entendu une agitation inhabituelle dans une pièce voisine. Des collègues parlaient fort et des va-et-vient agrémentés d’une excitation anormale rendaient impossible l’accomplissement de mon travail. Je me suis levé et dirigé vers la salle de repos d’où venait le tumulte. Stupeur : tout le personnel était happé par la télévision allumée montrant les images de l’attentat new-yorkais. Comprenant la gravité de la situation à laquelle j’assistais, j’essayais de trouver une chaise, mais sans succès. Nous regardions les images qui passaient en boucle, et la stupeur laissa rapidement place à la désignation rapide des auteurs : les Arabes, les « bougnoules » (sic)… ! Autour de moi, s’imposèrent les réactions de vengeance, de rancœur et de haine.
La mémoire du « 9-11 » (1)
La mémoire du « 9-11 » (2)
La mémoire du « 9-11 » (3)
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« 9-11 »
Il y a 19 ans…