13 novembre 2019. Ce jour, un collectif de citoyens chartrains, de sensibilité de gauche, encartés ou non, a décidé de rendre public son projet de rassemblement bâti sur les trois piliers de l’urgence écologique, de l’exigence démocratique et de la transformation sociale.

La genèse du projet remonte au début du dernier printemps. Trois groupes citoyens travaillent séparément : « Chartres à gauche toutes ! » (mouvance communiste), « Demain Chartres » (LREM) et « Alternative chartraine » (CAC47, socialistes, écologistes et insoumis). Un premier rapprochement s’opère entre Alternative chartraine et Demain Chartres, mais il capote pendant l’été sur la question du non-cumul des mandats et des fonctions, que les Marcheurs considèrent comme secondaire.

Ensuite, tout s’accélère : les groupes Chartres à gauche toutes ! et Alternative chartraine fusionnent et gravent dans le marbre leurs convergences sur une huitaine de sujets fondamentaux d’intérêt municipal et intercommunal.

D’abord, un constat : Chartres est une ville étouffée et désunie. Depuis trois mandats, presque dix-neuf ans, les habitants subissent la confiscation des décisions, des services, de la culture et même de l’espace urbain au profit d’une minorité. Il en résulte une coupure évidente entre la ville centre et les quartiers : ceux-ci sont abandonnés, qu’il s’agisse de services sociaux, des centres aérés, des bureaux de poste (une « demie » Poste à La Madeleine pour 8 000 habitants !), de l’enseignement musical et artistique. La centralisation (par exemple, le fameux « guichet unique » situé boulevard Chasles) pénalise forcément les citoyens éloignés, géographiquement et socialement. Ces expériences « laboratoire du libéralisme », longues et répétées, n’ont été profitables ni au centre (chacun peut voir qu’il ne va pas bien), ni à ce que l’on appelle la périphérie. Le groupe ambitionne de retisser la ville, de rapprocher les Chartrains les uns des autres.

Et comment ne pas pointer l’indécente politique gorgienne du « Toujours plus », de ses démesures qui rappellent la fable de la grenouille « qui veut se faire aussi grosse que le boeuf » (au prix d’un endettement colossal), de la minéralité outrancière de Chartres, où ne surnagent désormais que quelques pots de fleurs et arbres désincarnés et contraints, aux antipodes de la priorité écologique planétaire, nationale et locale, de sauvegarde de l’environnement ?

Pour sa déclaration de naissance, le groupe a choisi de communiquer sur quatre thèmes. Les autres seront déclinés prochainement :

Mobilités et transports : au cours du mandat prochain, la priorité sera donnée aux transports en commun, aux deux-roues et aux piétons, pour une sécurité optimale de circulation, notamment celle des enfants. La gratuité des bus sera instituée, avec une infinie plus grande amplitude d’utilisation, de fréquence et de proximité.

Politique des quartiers : l’objectif est de faire renaître la vie sociale dans les quartiers, aujourd’hui exsangue. Pour ce faire, les Maisons de quartier seront l’outil déterminant, et dotées de moyens conséquents. Les MdQ (dont le nombre est susceptible d’augmenter) cumuleront les fonctions de guichet unique décentralisé, d’espace numérique public, de services juridiques, fiscaux et d’écriture publique, d’espace de santé, de point de rencontre avec les policiers municipaux, de lieu de démocratie participative, d’éducation populaire, de vie associative revigorée.

Chartres réoxygénée : « Faire de Chartres une oasis, où les habitants pourront se ressourcer à l’ombre des grands arbres, climatiseurs naturels ». Le groupe fourmille d’idées en la matière. D’ores et déjà, parmi une multitude de projets (le bio, la reconquête des terres agricoles, etc), il annonce la couleur :  1 000 arbres seront plantés tous les ans sur l’espace public chartrain, et même privé, en fonction des demandes des propriétaires particuliers. Par dessus tout, le parvis de la cathédrale sera végétalisé. « Nous planterons une forêt d’arbres en ce lieu magique, pour le plus grand bonheur des habitants, des touristes et des pèlerins ».

Une révolution du logement : il s’agira de créer un véritable service public de l’habitat (actuellement, l’habitat public chartrain fonctionne comme une agence immobilière…) : transparence totale de l’attribution des logements, fin des destructions de logements au profit de leur réhabilitation, programmes d’isolation thermique des immeubles anciens et énergie positive pour les nouveaux, création de logements publics dans le centre-ville. La vente des logements sociaux ne pourra plus se faire qu’à destination des locataires. Il sera procédé à un recensement et à un contrôle accru des logements insalubres privés. Enfin, le groupe prend l’engagement de ne plus tolérer que des gens dorment dans la rue la nuit, cela sera rendu possible grâce à des réquisitions de logements vacants.

Tous les citoyens intéressés par ce projet peuvent contacter le groupe à partir de l’adresse électronique suivante :

collectifcitoyenchartres2020@gmail.com

Au bout du processus, après l’agrégation des Chartrains motivés par cet objectif de rupture, une tête de liste sera dévoilée. Puis le nom officiel de la liste municipale. Rendez-vous est pris pour décembre, avant la publication du programme complet courant janvier 2020.

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Fidèle à sa ligne éditoriale d’ouverture citoyenne, Cactus.press profite de ce billet pour inviter toutes les initiatives politiques dans le cadre des prochaines élections municipales de mars 2020 à lui envoyer communications, projets et programmes. Cactus se fera un plaisir de les relayer, sauf ceux portant atteinte aux droits sacrés de l’humain, d’après la Déclaration universelle des droits de l’homme.