Les derniers chiffres de l’INSEE sont sortis au 1er janvier. La décroissance démographique se poursuit inexorablement à Chartres depuis le début des années 2000 :
• 40 361 habitants en 1999
• 39 159 habitants en 2008
• 38 840 en 2013
• 38 534 en 2019, chiffre fraîchement publié.
Nous sommes donc en droit de nous demander pourquoi la population baisse alors que « l’attractivité » est le leitmotiv de l’exécutif depuis son arrivée au pouvoir ? Faut-il y voir un échec ?
Tout d’abord, le vieillissement de la population est particulièrement fort à Chartres. La part des habitants de plus de 60 ans est passée d’environ 20 % à près de 30 % en dix ans. Conséquence du vieillissement de la population et de l’évolution des modes de vie, chaque logement chartrain occupé n’accueille d’ailleurs plus que 1,9 personnes en moyenne après une forte baisse ces dernières décennies.
De plus, la politique de démolition des quartiers de Beaulieu et Rechèvres s’est soldée par un solde négatif entre les familles obligées de quitter la ville et les familles relogées.
Alors que le nombre de logements vacants a été multiplié par presque deux, sans véritable politique de remise sur le marché efficace (près de 2 500 logements sont vacants à Chartres !), l’exécutif a fait le choix de favoriser les résidences d’habitat collectif : 1 000 appartements en plus en cinq ans (2013-2018), contre vingt maisons en moins, concurrençant ainsi la mobilisation des logements vacants. Voilà pourquoi trouver une maison accessible à Chartres devient un vrai casse-tête. Ces biens sont de plus en plus rares dans le parc de logements, alors qu’ils correspondent au souhait d’une part importante de la population, et notamment des familles avec enfants.
Enfin, la taxe foncière, déjà élevée, a par ailleurs récemment explosée (+ 15,6 % en un an !), tout comme bon nombre de prix de services publics (périscolaire, eau potable, déchets…), rendant la ville inaccessible pour une part importante de familles préférant des communes sans doute moins « attractives », mais pourtant beaucoup plus accueillantes dans le périurbain.
Les habitants ont également compris que la ruineuse politique visant l’hyper-concentration de grands équipements, à l’image de l’hôtel de Ville, n’était pas destinée à leur propre usage, mais au « rayonnement ». Sans oublier l’énorme dette de la ville et surtout de l’agglomération, comme une épée de Damoclès sur l’imposition du futur !
Difficile pour les habitants de se satisfaire des équipements et services publics de proximité, particulièrement dans les quartiers. A contrario, les communes périurbaines et rurales qui assurent la réponse aux besoins de leurs habitants de manière beaucoup plus fine, connaissent, elles, des évolutions démographiques positives, parfois à deux chiffres, avec une gestion saine et transparente de l’argent public.
Les habitants, et notamment les familles, préfèrent des communes au cadre de vie plus agréable, plus vert, au trafic plus apaisé, et moins polluées, et non une commune de plus en plus dense, à la circulation saturée au gré des opérations immobilières quasi exclusivement collectives.
Vingt ans de politique urbaine aux conséquences démographiques désastreuses donc pour celui qui prétend être le défenseur de la maison individuelle.
Olivier Maupu, conseiller municipal Chartres Écologie