1. Quentin Guillemain, vous avez été l’un des responsables de l’organisation de la primaire écologiste nationale qui vient de désigner Yannick Jadot comme son candidat à l’élection présidentielle du printemps prochain. Quels bilans (organisationnel et politique) tirez-vous de cette primaire ?

Il s’agit d’un bel exercice démocratique. Peut-être la seule primaire ouverte organisée en France pour l’élection présidentielle à venir. Rappelons-nous qu’avant l’été, tous les observateurs doutaient de notre capacité à organiser cette primaire et promettaient quelques milliers d’inscrits. Résultat : plus de 122 000 inscrits !
En quelques semaines, nous avons pu démontrer aux Français que les écologistes sont désormais en capacité de gouverner et de répondre au défi majeur des dix prochaines années : le réchauffement climatique. Un nouvel espoir est possible. Il est encore temps d’agir.
C’est un exercice utile qui a permis d’associer tous les sympathisants écologistes à la période qui s’ouvre. Nous disposons maintenant d’une équipe de France de l’écologie politique qui, rassemblée, pourra faire grandir cette famille et remporter les prochaines échéances.

2. Qu’attendez-vous de la campagne écologiste à venir ?

Il faut que tous ceux qui souhaitent agir pour l’avenir des générations futures, de leurs enfants, de leurs petits-enfants puissent y participer. Rappelons que les écologistes ont remporté trois millions de voix aux dernières élections européennes. Il faut désormais ouvrir les portes de l’écologie politique et permettre à tous ceux qui le souhaitent de participer à cette dynamique lancée avec les primaires. L’écologie doit aussi montrer qu’elle dispose d’un logiciel politique qui lui est propre, indépendamment du passé et des chapelles partisanes classiques. C’est la clé pour devenir majoritaire dans notre pays.

3. Quels atouts Yannick Jadot possède-t-il par rapport aux candidatures du PS et de LFI ?

Yannick Jadot défend une candidature écologiste. Cela n’a rien à voir avec le PS ou la LFI. L’un pense que le productivisme est toujours d’actualité. Produire pour consommer. Il faut nous sortir de cela. Quant au second, nous avons des vrais désaccords sur les questions régaliennes et la place de l’écologie qui ne peut être reléguée à un chapitre du programme présidentiel. Il nous faut aussi sortir du présidentialisme dans lequel une seule personne a toutes les solutions et décide de tout tel le sauveur de l’humanité.

4. Que vous inspirent les attaques de la droite chartraine menées contre le mouvement écologiste, national, régional et local ?

Ces groupes représentent le passé. Ils ont bien compris que le temps est venu de laisser la place. Quand vous n’êtes pas capable de reconnaître l’impact des activités humaines sur le réchauffement climatique de ces cinquante dernières années, c’est que vous vivez dans le passé. Cela remet en cause leurs certitudes. Ce sont des gens qui ont fait leur vie sur la politique locale, ils contrôlent tous les cercles de pouvoirs locaux, ils gagnent leur vie en politique depuis vingt ans. Alors, quand les écologistes sont à deux pas de les déloger, ils ne peuvent pas l’accepter.

Interview réalisée par Gérard Leray.