Imaginons notre monde d’Après, selon deux scénarii différents. Les lecteurs de Cactus sont invités à améliorer le texte ci-dessous.
1. Pire qu’avant.
Nos gouvernants privilégient la reprise économique, le retour à la Croissance. Il faut produire, produire produire… La semaine de travail s’établit à 45 heures minimum, sans fixation d’un maximum. Les conseils de prud’hommes sont supprimés.
Le discours politique « néolibéral » ambiant consiste à claironner que la Crise sanitaire a une vertu essentielle : assainir l’économie mondiale, grâce à la disparition des entreprises « canards boiteux ». Les sociétés multinationales sortent renforcées.
Priorité est donnée à la production d’automobiles électriques, avec une relance tous azimuts de l’énergie nucléaire, cependant que le développement des énergies renouvelables est gelé, au nom de « l’efficacité économique ».
Adoption d’un nouveau système de financement (créé sous l’Ancien régime, avant 1789, en France) : la dette perpétuelle : les emprunteurs ne remboursent pas le capital, mais un intérêt à vie aux prêteurs, en guise de dédommagement.
La notion d’équilibre budgétaire est abrogée.
Au nom de l’urgence sanitaire, le principe de libre circulation n’est plus valable que pour les marchandises et les services. Les humains font l’objet d’un « tracking » permanent par l’intermédiaire de leur smartphone, véritable sésame des déplacements, pendulaires, saisonniers, touristiques.
Le port du masque devient obligatoire dans l’espace public.
L’éducation à distance (par visioconférences) devient la règle pour les élèves de l’enseignement secondaire et post-baccalauréat.
La république populaire de Chine accède au rang de première hyperpuissance mondiale, en profitant de l’effondrement des États-Unis d’Amérique et de ses alliés occidentaux. L’Union européenne se saborde.
2. Mieux qu’avant
Nos gouvernants abandonnent la centralisation républicaine au profit d’un système à l’allemande, de fédéralisme, de décentralisation régionale, de proximité. C’est dans ce nouveau cadre que l’économie nationale se convertit aux circuits courts de production, distribution et consommation.
Une vaste réforme fiscale est entreprise avec comme principes :
– la suppression des impôts (TVA) sur les produits alimentaires de première nécessité,
– la gratuité de la santé et la probibition des dépassements d’honoraires,
– la gratuité des logements étudiants,
– la gratuité des premiers 20 mètres cubes d’eau par foyer et par an,
– « pollueur-payeur »,
Les enseignes de grandes surfaces périphériques cèdent la place à des commerces de quartier, de taille maximale à 1 000 mètres². Les marchés de produits primeurs en plein air sont systématisés.
Les espaces urbains se dotent tous de pistes cyclables protégées. Les véhicules automobiles privés ne sont plus admis dans les centres-villes, stationnent dans des parkings relais périphériques.
Les classes d’enseignement, de la maternelle au postbaccalauréat, comprennent 15 élèves au maximum.
Les Ehpad sont nationalisés.