Pour le conseil municipal de rentrée du 7 septembre, dont l’heure a été avancée à 18h30 une semaine avant la date, seulement seize délibérations à l’ordre du jour de la séance que le maire nous promet courte (le digresseur en chef va-t-il tenir parole ?).

Nous commençons par quelques courts débats à l’occasion de la présentation des rapports d’activités des innombrables satellites de l’agglomération.

Lorsque Quentin Guillemin exprime sa surprise de constater les faibles moyens humains requis par Chartres Développements Immobiliers au vu du chiffre d’affaires généré et du nombre de dossiers traités, le maire lui rétorque qu'il n’y avait qu’un seul pilote à bord pour l'édification de la tour Eiffel...

Le rapport relatif au GIP restauration permet au président de séance de reprendre son style habituel :

  • « Je ne pense pas qu’il y ait une autre cuisine aussi remarquable en France »,
  • « À 11 000 repas par jour, on assure une meilleure qualité qu’à 5 000 »,
  • « Pinailler sur la composition des repas, c’est qu’on n’a vraiment plus grand-chose à dire ».

En réponse à Quentin Guillemin qui s’étonne de ne pas voir d’indicateurs se rapportant au respect de la loi EGALIM (provenance et qualité des produits), Jean-Pierre Gorges le qualifie, comme d’habitude, d’inquisiteur et de contrôleur d’État.

De même à Jacqueline Marre qui demande des précisions au sujet du fort taux d’absentéisme (800 jours pour 42 postes salariés !), il est répondu que ces questions n’ont pas leur place au conseil municipal et qu’elle n’a qu’à alerter l’Inspection du travail.

  • « Ça n’est pas du ressort du conseil municipal d’ouvrir des boîtes de conserve »,
  • « Mais comme M. Vergne siège au GIP, il pourrait contrôler tout ça, il a bien le profil pour ça … »

Le rapport relatif au changement du règlement intérieur de la médiathèque (notamment la réduction de la durée d’ouverture hebdomadaire de 40 à 28 heures !) est reporté au prochain conseil car il doit être mis en perspective avec le projet global réfléchi pour le site…

Enfin, Olivier Maupu est invité à lire la question écrite que les élus de Chartres Ecologie ont adressé au maire pour en savoir plus sur les circonstances de la fermeture impromptue du Rigeard, historique centre de loisirs des petits Chartrains. Jean-Pierre Gorges nous cite alors quelques passages du diagnostic alarmiste du bâtiment principal arrivé sur son bureau en juin et qui démontre le danger couru par le public qui y serait accueilli. Je reconnais alors que, si ses propos sont exacts, il a eu raison de ne pas courir ce risque. Mais je déplore que cette situation n’ait pas été mieux anticipée, compte-tenu de la vétusté du site connue de tous depuis de longues années.

Nous sommes accusés de vaine polémique. J’affirme qu’il s’agit bien de Politique lorsqu’il s’agit de prioriser l’entretien du patrimoine communal ou la reconstruction des équipements essentiels plutôt que les investissements pharaoniques des vingt-deux dernières années ! Le maire nous sert alors le couplet habituel sur l’état désastreux du patrimoine laissé par la gauche avant lui. Il me reproche de ne pas avoir incriminé Georges Lemoine en son temps (je lui fais remarquer que j’avais six ans lors de l’élection de celui-ci en 1977...).

Pour faire diversion, il rend hommage aux équipes qui ont réussi à monter une offre alternative d’accueil estival dans trois écoles de la commune. Il nous invente la possibilité d’un nouvel équipement aux Vauroux par exemple : je lui rappelle que projeter à Mainvilliers pour les Chartrains un équipement qui ne relève pas des compétences communautaires, ça n’est pas crédible !

Il conclut en nous accusant encore de nous attacher « à des crottes de nez » parce que nous n’avons plus rien à dire puis à qualifier d’inadmissible notre attitude d’opposition calquée sur le modèle LFI : nous avons presque eu peur qu’il oublie cet automatisme caricatural !

Pour une fois, promesse tenue, la séance est levée à 20 heures.

Jean-François Bridet, conseiller municipal Chartres Écologie.

Illustration : vendredi 8 septembre, manifestation du Collectif des Trois Marronniers contre la bétonisation annoncée de l'espace vert devant le Forum de la Madeleine.