Après Mediapro et la SuperLigue, voilà Bordeaux qui s’inquiète pour son avenir sportif et financier. Lizarazu dénonce ces excès… A part ça,Benoît Paire est interdit de Jeux, l’équitation sanctionne durement et le basket n’en finit plus. L’actualité sportive vue au travers des mots et des chiffres.
Des mots…
« Il faut repartir sur des choses plus modestes avec une base solide. Il faut arrêter de fantasmer sur des fonds de pension, d’espérer l’arrivée d’un milliardaire… Des mégalos, il y en a plein, des vendeurs de rêves, il y en a plein (…) Il serait peut-être temps de prendre du recul sur tout ça et avouer qu’on a pété les plombs, sur les transferts, sur les salaires… »
Toujours judicieux à son micro de consultant, pesant ses mots et gardant une certaine réserve, Bixente Lizarazu s’est lâché dans les colonnes de Ouest-France sous la plume d’Anthony Etienvre. Car même s’il a joué 373 matches avec le Bayern de Munich entre 1997 et 2006, Bordeaux reste son club de cœur, celui où il a embrassé sa grande aventure de footballeur professionnel. Alors, mettez-vous à sa place quand il a appris que ces Américains de King Street abandonnaient les Girondins désormais gérés par le tribunal de commerce et au bord de la faillite : l’ex-international Bleu a « craqué ». Comme un avertissement à d’autres clubs rachetés par des fonds de placements américains ou chinois ou autre et sûrement pas à l’abri de se retrouver en chaussettes…
Mais au delà de ce chaos qui touche l’un des clubs les plus prestigieux de l’hexagone (six titres de champion de France), ce sont les dérives du foot que « Liza » a voulu dénoncer. Et depuis un an, le foot les collectionne. Car en dehors de la crise sanitaire dont le sport est bien l’involontaire victime, le football a multiplié les errances et les excès et seulement par son unique responsabilité. Et parce qu’il avait les yeux plus gros que le ventre. Ce miroir aux alouettes des droits télé qu’a été Mediapro en est la triste réalité. Ces autres comme ces transferts et ces salaires aux courbes exponentielles. En trois ans, la masse salariale de Bordeaux est passée de 49 millions d’euros à… 70. Et tout çà, pour quels résultats ? Ces entraîneurs virés auxquels on ne laisse souvent pas le temps de construire. Des résultats avant tout et une vision à court terme. A l’image du prestigieux FC Nantes qui a multiplié les coaches (dix-sept depuis 2007 !). Derniers en date, David Guion dont le Stade de Reims (qu’il a fait monter en Ligue 1 il y a trois ans) va se séparer parce que « on a décidé de prendre une nouvelle orientation » , dixit le président Jean-Pierre Caillot. Cet acteur influent du football français se permet de s’excuser en affirmant qu’« humainement cette séparation me coûte. » On aura tout entendu ! Et également Le Havre (L2) où l’Américain Vincent Volpe cherche des repreneurs, le club n’ayant pas répondu à ses attentes sportives malgré les augmentations salariales qu’il a consenties ; pour l’anecdote, on signalera que depuis 2015 (L’Equipe du 27 avril), le HAC enregistre un déficit annuel de 8 millions… Quelle gestion !
Alors oui, Bordeaux paye une mauvaise gestion, des résultats décevants, des rivalités de vestiaires. Mais il est le reflet de ce football qui, s’il reste le sport le plus populaire, ferait bien de faire son autocritique et retrouver un peu de bon sens. La vague de protestation qui a fait capoter le projet de SuperLigue ne serait elle pas le coup d’envoi d’une prise de conscience. On peut rêver…
Vite dit, bien dit…
« Je me suis demandé si j’avais le droit de négliger une telle opportunité. » De Jean-Michel Aulas, le président de Lyon, qui avait pourtant « la conviction qu’il fallait refuser (la SuperLigue)» mais qui ne pouvait pas non plus dire »Moi jamais » . Il n’y a pas meilleur que le président lyonnais pour ménager la chèvre et le chou…
« Des signatures comme Haaland ou MBappé ? Sans la SuperLigue, cela n’aura pas lieu… » Fiorentino Perez, instigateur de la SuperLigue est, depuis la semaine dernière, revenu sur sa déclaration. Et même qui prépare un plan pour MBappé…
« Son comportement profondément déplacé porte gravement atteinte aux valeurs du sport, à l’image du tennis et est totalement incompatible avec l’esprit olympique. » De Gilles Moretton, nouveau président de la FFT, à propos de Benoît Paire qui, depuis le début de l’année multiplie les déclarations déplacées. Remarquez que pour les Jeux, le tennisman doit s’en fiche, lui qui avait déclaré à Rio que « Les JO, ce n’était pas un objectif » pour lui… Jeu, set et…
… et des chiffres
10. On ne plaisante pas avec la triche en sport équestre. La fédération internationale vient de suspendre pour 10 ans le cavalier américain Andrew Kocher, ex-finaliste de la Coupe du monde, qui avait utilisé des éperons électriques qu’il activait avec un déclencheur dans sa main. Une punition de dix ans, des amendes à payer et des résultats annulés, c’est plus qu’un électrochoc…
41. La Doyenne des classiques, Liège-Bastogne-Liège a été marquée du nombre 41. 1) Alejandro Valverde, déjà quatre fois lauréat portait le dossard 41 ; 2) Dimanche, l’Espagnol fêtait ses 41 ans. 3) 41 ans après sa légendaire victoire sous la neige, Bernard Hinault devra encore attendre pour avoir un successeur français, Alaphilippe s’étant fait coiffer sur la ligne. Il se dit qu’en 2022, Valverde exigera le dossard 42 et qu’Alaphilippe prétendra de nouveau succéder au Blaireau…
135. Si le football, le rugby et le hand réussissent tant bien que mal à passer à travers les mailles de l’épidémie, le basket français, lui, ne s’en sort pas. A tel point que le championnat Elite n’en est qu’à sa 22e journée au lieu de la 31e prévu le week-end dernier et qu’il reste 135 matches à disputer avant le 20 juin, date de départ des phases finales. Les parquets vont chauffer…
Sources : L’Equipe, Le Parisien/Aujourd’hui, Ouest-France, sites internet.
JHD