L’actualité purement sportive va reprendre doucement en même temps que les sportifs vont retrouver leurs terrains de prédilection et descendre de leurs tapis, home-trainers et manettes d’ordinateurs. Chronique d’après confinement…

Comme l’a rappelé Jean-Philippe Leclaire dans un récent éditorial de L’Equipe, le quotidien sportif avait titré le 13 mars, juste avant l’officialisation du confinement, « On arrête tout ? ». A cette époque, on ne savait pas à quelle sauce les compétions sportives allaient -elles être mangées. Et de fait, au fil de ces 55 jours, tant de questions allaient se poser, de reports en interruptions ou en annulations. Quid des Jeux de Tokyo, du Tournoi des six nations, du Tour de France, de Roland-Garros ? Mais surtout quid du foot ? Il faut bien le reconnaître, le football, sport-roi, a rempli les colonnes et alimenté les discussions. On n’aurait pas dû s’en plaindre compte tenu de la faiblesse de l’actualité. Mais si L’Equipe et tous ses collaborateurs ont fait montre d’un très grand professionnalisme en nous faisant vivre le confinement des sportifs, leurs inquiétudes et leurs espoirs, en nous faisant revivre quelques grands moments du sport, en nous proposant des grands interviews et témoignages, force est de constater, répétons-le, que le foot a fait le buzz comme on dit. Mais hélas, pas souvent dans le bon sens. Enfermés dans leurs propres intérêts, leur autosatisfaction, leur égocentrisme, loin de toute considération humaniste, certains dirigeants ont pu choquer oubliant trop souvent que, malgré sa puissance économique et financière, le football reste avant tout un jeu et non pas un ring de chamailleries et de mesquineries. Alors quoi qu’il advienne des rivalités OL-OM, des recours des présidents lyonnais et amienois, de l’appel à la grève d’un entraîneur (mais oui, mais oui !), de la Ligue 1, des Coupes à huis-clos, le sport, tout le sport va reprendre à pas lent son activité et les sportifs retrouver doucement leurs terrains de jeux. Pour notre plus grand plaisir. Car, il n’y a pas que le foot dans la vie… La preuve :

Tennis et solidarité
. « Aucun de ces joueurs mal classés ne luttent pour survivre. J’en vois beaucoup qui ne donnent pas tout au tennis. Beaucoup ne sont pas très professionnels. Je ne vois pas pourquoi je devrais leur donner de l’argent. » Dominic Thiem, numéro 3 mondial qui a gagné 8 millions d’euros en 2019, a exprimé son refus de participer avec les meilleurs du circuit à un fond de solidarité à destination des joueurs classés entre les 50e et 700e place mondiale. Ce fond de solidarité a récolté 5,53 millions d’euros (6 millions de dollars) …

Tennis et solidarité (suite). « Ce n’est pas grâce à ton argent qu’on a survécu jusqu’à présent, et personne ne t’a rien demandé. L’initiative est venue de joueurs généreux qui ont immédiatement fait preuve de compassion, avec classe. » L’Algérienne Ines Ibbou, 620e joueuse mondiale, en réponse à Dominic Thiem qui a gagné 8 millions d’euros en 2019…

La raquette et le clavier. « C’est grisant, ça me stimule et ça me fait du bien de lâcher prise là-dessus parce que dans ma vie de joueuse de tennis, tout est tellement millimétré, calculé, organisé. » Alizé Cornet a profité du confinement pour se mettre à l’écriture d’un livre. Il n’y a pas que la petite balle jaune dans la vie…

Peloton groupé. « Il y avait une volonté commune de trouver des solutions afin d’inscrire un maximum de courses en un minimum de temps : il y a eu des divergences, mais le monde du cyclisme a avancé ensemble. » Christian Prudhomme, patron du Tour de France s’est réjoui de l’élaboration de ce nouveau calendrier réalisé avec l’accord de tous. Le monde du football pourra prendre exemple…

Reconversion. « On me demandait souvent ce que je ferai après et je n’avais pas de désir particulier, je n’avais rien planifié. La proposition de la Fédération d’intégrer le staff de l’équipe de France m’a permis de concrétiser le passage de témoin. Mais serai-je à la hauteur des attentes ? » Céline Dumerc, 37 ans, 262 sélections, ancienne capitaine des basketteuses bleues, 11 titres nationaux avec Bourges, vient d’être nommée manageur générale de l’équipe de France.

Différences. « Ici, il y a une culture différente. Les Américains ne se serrent pas forcément la main, ne s’embrassent pas. C’est moins tactile donc moins difficile de prendre ses distances socialement. » Malgré ces différences, Simond Pagenaud a, par solidarité avec ses compatriotes, respecté le confinement dans sa propriété de Charlotte (Oregon). Pour le vainqueur d’Indianapolis 2019 qui attend la première épreuve d’IndyCar (6 juin), rien ne vaut en tout cas un vrai circuit que des e.courses sur écran…

Drogue. « J’ai besoin de mes kilomètres, c’est ma drogue à moi, c’est aussi un équilibre de vie, un yin-yang. » L’Eurélien de naissance, Yohann Kowal, spécialiste du 3000 steeple, s’entraînait à Font-Romeu au début du confinement mais sans respecter les règles. Du coup après deux contrôles, il est retourné en Dordogne et a aligné les bornes dans son petit village de moins de 500 âmes. Ah, la course, cette passion !

LA PHRASE de la semaine :

« Je comprends l’acharnement des personnes qui ont reçu « l’information » car nul ne peut tolérer ce genre d’actes, mais tous les fils d’Adam commettent des péchés, et les meilleurs pécheurs sont ceux qui se repentent. » Interpellé et placé en garde à vue pour exhibition sexuelle, le footballeur du SCO Angers, Farid El Melali a une drôle de manière de se justifier et de s’excuser. Après la mise en examen du président pour harcèlement sexuel, la brutale mise à la porte du directeur sportif et maintenant cette nouvelle affaire, rien ne va plus dans un club pourtant reconnu pour sa bonne mentalité et son équilibre. Mais où est donc passé la douceur angevine…

(Sources : L’Equipe, Le Parisien/Aujourd’hui, presse régionale, internet).

JHD