C’est bien connu, les histoires d’amour finissent mal, en général. Même en politique. Le couple Jean-Pierre Gorges-Franck Masselus est-il en train de dériver sur cette pente-là ?

En 2001, ce dernier avait tout abandonné pour suivre le sillage de son mentor. Dix-huit ans plus tard, élevé au grade de grand argentier de la ville de Chartres et de la communauté d’agglomération, Masselus occupe une place essentielle dans le dispositif gorgien. Combien de fois a-t-on entendu dire sur la place chartraine qu’il est le successeur tout désigné de Gorges ? Travailleur acharné capable d’avaler les couleuvres, look de gendre idéal, sourire Colgate, nul doute que le néo-quinqua a le potentiel pour supplanter rapidement son suzerain.

Gorges lui a-t-il tendu un piège au printemps 2017 en l’obligeant à se présenter à la députation ? C’est possible. En revanche, ce qui est sûr, c’est que Masselus ne voulait pas y aller. Il savait qu’il n’avait aucune chance de résister à la vague macroniste. De fait, Masselus a perdu en rase campagne, ce qui a permis ensuite à Gorges d’affirmer à ses troupes (LR) que LUI demeure irremplaçable pour tenir le gouvernail. Première fêlure.

La seconde est infiniment plus douloureuse. Elle concerne le chantier du pôle administratif, le joyau de la couronne gorgienne. À qui croyez-vous que le maître a confié le suivi de sa réalisation ? À Masselus himself. Or, l’opération est un pur fiasco. La construction ne sera pas complètement achevée au printemps prochain, loin de là. Empêtré dans sa mission empoisonnée cependant que Gorges reste en retrait, Masselus souffre le martyre. Pour l’instant, il se tait, mais pour combien de temps encore ?