Afin de relever les finances du pays, François Bayrou propose de supprimer deux jours fériés afin de toujours plus travailler et produire, au rebours de ce que les limites planétaires et notre bien-être devraient nous imposer. Il va même invoquer de façon très masculiniste la nécessité de développer la masse musculaire du pays (avec la loi Duplomb, la testostérone devrait être autorisée dès la maternelle…)

Passons sur ce pathétique argumentaire… La proposition tombe au moment où je lis l’œuvre de politique fiction LA VIE EST A NOUS où le gouvernement supprime la totalité des jours fériés, mais dans un contexte où il limite la durée hebdomadaire légale de travail à 15 heures…

Cette absurdité béarnaise pourrait être l’occasion d’ouvrir un débat de réconciliation autour de la refondation d’un calendrier enfin républicain et laïque. Nous pourrions en faire disparaître les célébrations guerrières, y faire figurer de grandes dates traduisant la devise républicaine et y rétablir l’égalité de traitement entre les religions. En effet, quand le pays s’arrête pour toutes les fêtes du calendrier catholique, les pratiquants juifs et musulmans sont contraints de prendre des jours de congés pour procéder aux rites propres à leur religion !

Ainsi, tout en respectant le nombre actuel de jours fériés pour ne pas froisser le MEDEF, nous pourrions laisser chaque communauté religieuse décider démocratiquement d’un jour férié offert à tous pour célébrer leur culte : Pâques, la sortie de l’Aïd et Hanoucca (par exemple), et ajouter par charité laïque le 9 décembre (vote de la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat). Cela fait quatre pour les croyants comme les mécréants...

Pour qu’il s’agisse d’une réforme et non d’une révolution, conservons le premier janvier et le premier mai (fêter le travail en ne faisant rien, c’est trop beau !).

Ajoutons maintenant ce qui donne du sens à notre devise LIBERTE EGALITE FRATERNITE :

17 janvier : loi autorisant l’avortement (1975)

27 avril : abolition de l’esclavage (1848)

29 avril : premier vote des femmes (1945)

1er juillet : loi de libre association (1901)

4 août : abolition des privilèges (1789)

Tous comptes faits, les onze jours fériés y sont : chiche de lancer une pétition à l’Assemblée Nationale pour ouvrir le débat ?

Parce que même en pleine austérité, il ne faut jamais s’interdire de penser, débattre et rêver : je vous laisse envoyer vos propositions en commentaires.

Jean-François Bridet