Mon conseil municipal du 17 mars 2022. Pour (in)dignement commencer cette séance, Jean-Pierre Gorges refuse de soumettre au vote le vœu déposé par l’ensemble de l’opposition pour que la totalité du conseil condamne l’agression de Poutine contre l’Ukraine, et salue le courage d’un peuple qui se bat pour sa liberté, sa souveraineté et notre démocratie. Malgré la très consensuelle défense du texte par Quentin Guillemain, le maire maintient sa décision unilatérale de ne surtout pas parler du sujet…
Après la traditionnelle présentation du budget prévisionnel par Franck Masselus (21 ans déjà !!!), malgré les consignes de ne pas répondre, notre inoxydable adjoint aux finances invite l’opposant à attaquer en justice ce budget si vraiment il est trompeur. M. Cuzin conclut « en OFF » la série de moqueries et d’indignations de la majorité par « c’est du gauchisme de caniveau ! ». Merci pour cette contribution au débat.
A l’issue d’une intervention de Gaël Garreau, le maire se lance dans une conférence sur le futur projet du parvis de la cathédrale. Pas facile à suivre. On comprend vaguement qu’un chantier de fouilles archéologiques gallo-romaines serait donné à admirer sous un nouvelle place pavée, avant d’accueillir, selon Gorges, un « historial qui devrait attirer 150 000 visiteurs par an, mais, comme d’habitude je dois me tromper, on en recevra sûrement 300 000 ! » Evidemment, une nouvelle SPL sera créée à la clé !
A l’occasion de la présentation du règlement intérieur des salles du pôle administratif, Jacqueline Marre s’émeut que, suite à la reconstruction de la mairie, le nom de René Doury qui baptisait une des anciennes salles ait disparu. Elle rappelle que ce secrétaire général de la mairie fut arrêté en février 1943 par les occupants allemands, déporté, révoqué par le maire de l’époque Raymond Gilbert, puis assassiné à Mauthausen. Gorges ponctue cette intervention d’un : « Ça arrive, des accidents comme ça ! ». Après cette ignoble faute de goût, le maire précise qu’une salle du nouvel équipement porte toujours son nom.
Les discussions relatives à l’installation d’un conseil municipal des jeunes réveillent une assemblée somnolente : la proposition d’amendement portée par Olivier Maupu pour intégrer les notions de vote et de parité est balayée avec agacement par la majorité qui ne veut pas apprendre aux collégiens chartrains (en 4ème et 3ème) à mener campagne, à faire de la politique « au risque d’en faire des gauchistes ». Pour appuyer sa thèse sur les études et enseignements à la citoyenneté qui poussent au bolchévisme, notre docte premier magistrat nous informe qu’en 2012, 100 % des étudiants de l’école de journalisme (laquelle ?) ont voté Hollande ! (en réponse à ma remarque, il a fini par admettre qu’il était un éminent caricturiste…)
Au bilan de cette soirée, après 21 ans de « démocratie » municipale sous contrôle gorgien : un vœu retiré de l’ordre du jour, un refus d’examiner un amendement et une insulte à la mémoire d’un déporté !
Jean-François Bridet, conseiller municipal Chartres Écologie.