Voyez le Jardin de l'Evêché, bouclé depuis dix mois. Ce sont moins les catégories du beau ou du moche que l'on examinera que les enjeux de ce curieux ensauvagement, qui contraste tant avec le goût de la nature artificialisée et contrainte privilégié par les décideurs.

Supposons un instant que des citoyens aient proposé que l'on ferme cet espace, sans y intervenir le moins du monde pendant une durée significative, afin d'y réduire l'empreinte des humains, de laisser y pousser sans entrave toutes sortes de plantes, grandir les arbres, y nicher les oiseaux à loisir, les petits animaux s'y ébattre en toute tranquillité : cela eût été non seulement décrié par les édiles, mais ils auraient refusé, quelle horreur, que le monde sauvage reprenne ses droits, dans une ville ! Tel n'est certes pas l'objectif de la mairie. Celle-ci vous dira : nous sommes responsables de la sécurité, c'est plein d'effondrements dans cette zone.

Le mot est lâché : l'effondrement à Chartres… N'a-t-on pas entendu parler d'une histoire de parking, cette maladie qui métastase dans la ville depuis deux décennies ?