Chartres, 24 septembre 2022.

"Je ne vous apprends rien si je vous dis que cet été 2022 a été particulièrement chaud, voire celui qui détient le record de l'été le plus chaud jamais enregistré avec l'été 2003. Méga feu, sécheresse, canicule, manque d'eau puis inondations, vents violents, grêles.... Autant d'illustration de ce que nous allons vivre dans les prochaines années et ce, de plus en plus fréquemment.

Alors, face à cela, certains préfèrent ne pas faire de lien avec le changement climatique, c'est toujours plus simple de croire que l'on ne peut rien changer. Et d'autres, peut-être plus lucides, manifestement plus prêts à affronter la dure réalité, se demandent comment agir. Comment réagir face à des catastrophes toujours plus impressionnantes les unes que les autres ? Que dire quand ceux qui ont le pouvoir prétendent agir à la hauteur de l'urgence climatique et sociale mais perdent toutes convictions à la moindre occasion ?

L'espèce humaine détruit les océans - qui, pourtant, absorbent 30 % de nos émissions de gaz à effet de serre, pour en extraire des ressources dont elle pourrait se passer. Et lorsque nos dirigeants ont l'opportunité de faire entendre des revendications qui auraient pu, qui auraient dû être significatives dans le droit de la mer, là, ils abandonnent tout projet et contournent les procédures légales. Ils permettent alors à de grosses compagnies d'exploiter les fonds marins, de détruire des écosystèmes que nous n'avons même pas encore découvert, de libérer du CO2 stocké depuis des millions d'années, de diminuer la capacité de puits de carbone des océans. Des conséquences que nous ne sommes même pas capables de quantifier, mais que nous savons, d'ores et déjà, catastrophiques. Dans le monde, de nombreuses actions ont été menées par des citoyens, notamment en interpellant les dirigeants sur les réseaux sociaux, afin d'obtenir un moratoire sur le droit en haute mer.

Autre exemple, avec le projet EACOP de Total, ce géant pétrolier français qui dit œuvrer en faveur d'une transition énergétique. En effet, EACOP, c'est un projet mené par cette multinationale qui entend construire en Ouganda et en Tanzanie le plus grand pipeline chauffé du monde, rien que ça ! Ce méga-projet affectera plus de 2 000 km² de réserves naturelles protégées, et pourrait polluer les plus grandes réserves d'eau d'Afrique, notamment le lac Victoria. Et, en plus, d'être ce que l'on appelle une bombe climatique, EACOP est un désastre pour les populations locales : emprisonnements, menaces de mort, accaparement des terres. Et ce pour 118 000 personnes. Il faut savoir que ce projet est financé en grande partie par des banques françaises comme BNP Paribas. Dernièrement, et grâce aux nombreuses mobilisations qui ont eu lieu partout dans le monde, le Parlement européen a condamné ce projet et a demandé l'arrêt du forage, ce qui représente une énorme victoire pour le climat et les droits humains.

Ce type de politique est également visible ici, à Chartres, à travers une volonté de bétonisation. L'association Sykadap parlera plus précisément des faits mais, on a la preuve que ce n'est jamais perdu, même quand on pense n'avoir aucune chance.

Donc, voilà, mon propos, c'est de dire, que parfois on a l'impression que ça ne sert à rien, que de toute façon les politiques ne réagiront pas, etc. Mais, ce n'est jamais inutile ! Le processus est long, certes, mais nécessaire. Il faut continuer de se mobiliser, peu importe la forme que prend cette action. Puisque nos dirigeants ne sont pas à la hauteur de la catastrophe climatique, c'est à nous en tant que citoyens d'en prendre la mesure et d'agir en conséquence ! Nous ne sommes pas impuissants !"

Salomé Courcol