Jeudi 14 novembre, je me rends dans un bureau de la Poste. Au guichet, je demande deux timbres. Réaction de l’agente : « quel est votre numéro de téléphone ? » Je lui réponds que je ne vois pas le rapport, mais elle me soutient que sans cette information, elle ne peut me délivrer les produits. J’insiste, elle aussi, le ton monte, les clients s’impatientent derrière moi. Au moment de tourner les talons, je me ravise et lui transmets UN numéro de téléphone. Elle tapote le clavier de son ordinateur et enchaîne : votre nom et votre adresse ? Là c’est trop, je renonce.

Mais un sourire éclaire son visage et je comprends qu’elle a trouvé une solution : « si vous ne voulez pas donner vos coordonnées, vous pouvez utiliser les machines ». In petto, je me dis qu’elle défend mal son poste et me dirige vers les machines. Sauf que dans cette agence, les machines n’acceptent que la carte bancaire, or je n’ai que du liquide sur moi.

Le même scène se rejoue dans un autre bureau, mais cette fois, l’agente n’insiste pas. Elle me vend des timbres malgré mon refus de communiquer mon 06. Plutôt que deux timbres, j’achète un carnet. Histoire de repousser le moment de la prochaine altercation aux guichets postaux. Vive le flicage ! Vive le service public !

Anne Loubeau