...contre la gouvernance gorgienne : endettement, mauvais choix et bétonisation.

1 – Les « grands » équipements

Petit retour en arrière : l'escalade de l'endettement s'est emballée lorsque Monsieur le Maire de Chartres a décidé de réaliser un grand centre commercial de 68200 m², baptisé l'Iliade, en lieu et place de Chartrexpo. Heureusement et in extremis, la Commission Nationale d'Aménagement Commercial a émis en juin 2016 un avis défavorable au projet suite aux recours portés par quelques commerçants chartrains.

Le maire ne s'est pas découragé pour autant. Il cherche toujours à implanter quelques commerces autour de l'hypermarché Carrefour, qui passerait de l'autre coté de l'avenue Jean-Mermoz (voir le programme
« Trapèze Ouest » pôle commercial au cœur du nouvel l'aménagement
de la ZAC du plateau Nord-Est). Ce projet, pourtant nuisible aux commerces du centre ville, serait pour le maire un premier pas en vue
de la transformation du quartier de la Madeleine, à savoir raser les logements sociaux et les commerces... Pour cela le quartier a été « sorti » de la ZAC et les tractations ont commencé (avec les conséquences judiciaires que l'on connaît).

En fait, la construction d'un pôle culturel et sportif et d'un nouveau parc des expositions, qui auraient pu être groupés intelligemment et à moindre coût sur le plateau Nord-Est où l'espace disponible est immense, ne vient pas à l'esprit du maire. Il s'arc-boute sur son projet commercial. Conséquences : il faut trouver d'autres implantations et des financements pour réaliser ces deux gros projets dont la maîtrise d'ouvrage passe entre les mains de Chartres métropole, dont Monsieur Gorges est président.

Le Colisée sera implanté au forceps dans un terrain très contraint entre la gare et le quartier de l'Epargne. Il aura fallu trois enquêtes publiques pour avoir le feu vert : les deux premières étant défavorables au projet. Les arguments avancés pour justifier cette implantation sont pour le moins discutables. L'équipement coûtera deux fois plus cher que prévu.

Quant au nouveau parc des expositions de 16 000 m², il sera implanté à l'extrême Est de la ZAC. Après l'abandon d'un premier projet de l'architecte Zaha Hadid qui s'est soldé par la perte de plus d'un million d'euros à laquelle on peut ajouter l'inutile achat, rénovation, revente de l'ancien entrepôt Légo, c'est finalement l'architecte Rudy Ricciotti, associé à l'entreprise Vinci, qui emporte le marché conception/réalisation.

Ainsi, faute de les avoir regroupés sur un même site, la construction de ces deux « grands projets » induit un surcoût global de plus de 50 millions d'euros. Cela est financé par un nouvel impôt : une taxe foncière sur les propriétés bâties de l'agglomération chartraine a été instituée en 2020 au taux de 7,5 %.

2 – Les aménagements de l'espace public

Là encore, le maire fait de mauvais choix et privilégie le minéral au détriment du végétal, alors que les changements climatiques devraient l'inciter à planter des arbres dans les espaces publics.

Ainsi, le parvis de la gare a été non seulement inutilement étendu, mais il n'y a pas d'arbres pour y trouver de l'ombre ! Un véritable four sous le soleil estival. La dépose des voyageurs est une aberration.

Le réaménagement du pourtour de la cathédrale est en cours. Il prévoit en dernière phase l'abattage des arbres qui apportent de l'ombre et de la fraîcheur aux terrasses des restaurants. C'est inacceptable ! Il faut soit les conserver soit les remplacer.

Pire, il est prévu de dégager l'esplanade devant la cathédrale, faire table rase au prix de démolition de bâtiments et d'abattage de tous les arbres. Tout sera bétonisé et un espace muséographique dont le contenu n'est toujours pas défini sera intégré en sous-sol !

Heureusement, la Commission Nationale de l'Architecture et du Patrimoine a émis plusieurs conditions pour modifier le projet et le rendre acceptable, ce que le maire se cache bien de nous dire... Cette commission critique clairement le manque total d'arbres. Le projet est entièrement à revoir. D'autres instances et personnalités ne manqueront certainement pas de contester cette cinquième « mouture » ! Nous mettons le maire au défi de trouver un ou deux architectes, dignes de ce nom, qui approuveraient sa folle idée.

3 – Les constructions de logements

Le Plan Local d'Urbanisme de Chartres, voulu par le maire qui a comme seul leitmotiv, la densité, déroule en fait un véritable tapis rouge aux promoteurs. En effet, les dispositions du règlement permettent de construire des immeubles très hauts et envahissants. Le paysage urbain s'en trouve défiguré, des habitants agressés, des arbres abattus, des jardins disparus... pour le seul profit des promoteurs !

L'exemple le plus démonstratif est d'avoir abattu trois beaux marronniers en bonne santé pour le seul motif de construire une résidence qui risque de porter "ombrage" à l'une des plus belles demeures de Chartres pourtant « élément de patrimoine à protéger ».

Il suffit de voir les constructions de logements qui s'élèvent boulevard Clemenceau pour être saisi d'effroi : elles préfigurent la réalisation d'une muraille de béton qui s'élèvera face aux quartiers historiques, véritable paquebot qui bouleversera le quartier de l'Ile de Chartres.

Seuls des recours en justice peuvent s'opposer à cette escalade et faire annuler des permis de construire. Mais combien d'habitants ont su et osé défendre leur droit ? Très peu, malheureusement...

Bilan globalement négatif

Tous ces exemples, loin d'être exhaustifs, suffisent à démontrer les méfaits de la politique menée par la majorité au détriment d'une large partie de la population. Le manque de concertation et de démocratie ne permet pas de débats. Pourtant, il y avait et il y a d'autres choix à faire.

Ne nous laissons pas envoûter par les propos prétentieux et outranciers du maire de Chartres qui, se croyant le meilleur, nous abreuve chaque mois d'images « idylliques » dans Notre Ville et Chartres Agglo, propagande très couteuse et largement reprise par l'Echo républicain.

Ouvrons les yeux, indignons-nous, agissons !

Patrick Chenevrel, architecte.