L’hémicycle régional d’Orléans étant en travaux de désamiantage, la session de novembre s’est déroulée à Châteauroux les 9 et 10 novembre sur le site des anciennes usines BALSAN où était produit le drap de laine bleu-horizon des Poilus mis à l’honneur le 11. Cette session m’a permis de m’exprimer au nom du groupe Écologie et Solidarité sur les sujets suivants :

RAPPORT EGALITE FEMMES-HOMMES

J’y ai abordé la question de la parentalité, le rapport pointant qu’au sein du Conseil régional, comme dans le reste de la société, le congé parental n’était demandé par aucune homme tandis que tous ne prenaient pas leur congé paternité. J’ai proposé que ce dernier devienne obligatoire.

J’ai également abordé la question des métiers genrés où les progrès sont considérables à accomplir, la Région en charge de la formation professionnelle et des lycées à beaucoup à faire dans ce domaine, notamment pour l’accès pour les jeunes hommes aux métiers du soin et de l’aide aux personnes.

J’ai enfin rappelé que le combat pour l’égalité était libérateur pour tous, même pour ceux qui sont  du bon côté du mur du patriarcat.

DEBAT D’ORIENTATION BUDGETAIRE

Ce moment m’a permis de mettre l’accent sur les résultats obtenus suite aux négociations budgétaires menées avec mes services pour sauvegarder les moyens de développer nos politiques et actions dans un contexte de contraction financière :

  • le plan de renaturation régional PLACE AU VIVANT et l’action de végétalisation de cours de 50 lycées dans le mandat. En 2023, le lycée Marceau fera partie de la première cohorte de travail collaboratif avec professeurs et élèves : dessin du projet au printemps, travaux de préparation des sols durant l’été puis plantations à l’automne.
  • Ouverture d’une ligne budgétaire pour la condition animale, nouvelle délégation du mandat qui n’était pas encore financièrement dotée : début de structuration d’un réseau des centres de soins pour la faune sauvage et assises du bien-être animal (réunissant un maximum d’acteurs de L214 aux fédérations de chasseurs si possible, sous la garantie du respect des uns envers les autres…)

TERRITORIALISATION

Ce débat m’a permis de préciser que les CRST (Contrats Régionaux de Solidarité Territoriale) venaient de faire passer la part des actions « biodiversité » de 5 à 10% des sommes allouées par la Région aux communautés de communes. Le transfert de la responsabilité d’animation des zones Natura 2000 aux régions en janvier 2023 nous permettra de réorganiser globalement les services biodiversité et espaces naturels afin d’installer à terme dans chaque département un référent pour accompagner les acteurs sur ces sujets, comme il y en a déjà pour la fomation professionnelle, le développement économique , le transport ou les lycées par exemple.

Enfin, comme on dit au rugby, deux « faits de jeu » ont émaillé la session :

M. Nikolic (président du groupe RN) a rendu hommage à la gestion de Jean-Pierre Gorges qui, je cite, a su faire rayonner la ville de Chartres pour en faire un formidable pôle d’attractivité. Il a demandé à la Région de s’inspirer de la success-story chartraine pour implanter de grands équipements touristiques tel un parc.  Ce caviar m’a permis de répondre ainsi :

Le récent rapport de la Chambre régionale des comptes au sujet de l’agglomération chartraine précise bien que malgré des investissements colossaux entraînant une dette abyssale sans améliorer les services du quotidien, le nombre d’emplois n’a pas augmenté dans l’aire urbaine durant ces 15 dernières années… L’attractivité régionale rimera plutôt avec solidarité et sobriété, elle résidera dans sa résilience face aux périls environnementaux, pas dans la création d’équipements spectaculaires d’un autre âge.

M. Forissier, par ailleurs député LR et leader de la droite régionale, est venu accompagné de son chien… Un assistant a passé les deux journées à s’en occuper patiemment durant les débats. Certes, le maître avait annoncé par voie de presse en début de semaine qu’il se verrait bien président de la région en 2028 : voulait-il marquer son territoire à défaut de pouvoir faire lui-même pipi dans les coins ? Dans L’Esprit des lois, Montesquieu avait décrit le principe de responsabilité individuelle : pour s’autoriser à faire quelque chose, il faut imaginer les conséquences de cette chose si tous les autres citoyens se l’autorisaient aussi… Je vous laisse imaginer 77 chiens dans l’amphitéâtre. Il faut bien se sentir au dessus de la mêlée ou chef de meute pour s’autoriser cela !

Jean-François Bridet, vice-président du Conseil régional, en charge du VIVANT, de la biodiversité, de la qualité de l’eau et de l’air, des rivières, de la Loire, des parcs naturels régionaux et de la condition animale.