Le 10 avril dernier, le Maire de Chartres lançait à grands renforts de communication « Chartres en Lumières ».

Cette opération consistant à mettre en valeur le patrimoine historique de la Ville par une mise en son et lumières peut à première vue paraitre comme positive. Beaucoup avancent les retombées économiques et la valeur artistique de l’évènement.

Tous ces arguments sont battus en brèche quand il s’agit d’un lancement en plein confinement dans les horaires de couvre-feu. Qui profitera donc de ces projections sur les bâtiments de la ville ? Les touristes, en plein couvre-feu ? Il n’est pas exclu de considérer cela comme une incitation de la municipalité à braver les consignes sanitaires.

M. Lhuillery, en charge de l’évènement, indique dans l’Écho Républicain : « nous voulions maintenir la dynamique. Ça ne sert à rien d’être dans la sinistrose, la vie continue. La 18e édition commence sans bande son et sans public, mais les riverains pourront voir les scénographies de chez eux. » En somme, le conseiller municipal délégué justifie le déploiement de tels moyens (24 sites illuminés jusqu’à une heure du matin par des projecteurs de grande puissance) pour quelques privilégiés qui ont vue sur la cathédrale et les bâtiments concernés en centre-ville. D’ailleurs combien sont ils ? Cinquante, cent personnes ?

Rappelons que Chartres en Lumières, c’est un coût annuel de près d’un million d’euros, en augmentation chaque année. Difficile à justifier de mettre autant d’argent pour un évènement sans public et de justifier la même année une taxe foncière en augmentation de 7,5%.

En cette période de couvre-feu, d’interdiction ou réduction de circulations et de rassemblements, maintenir des éclairages artificiels en extérieurs comme aux périodes de pleine activité parait absurde.

Il s’agit ici assurément du caprice d’un seul homme, en l’occurrence le Maire de Chartres, qui privilégie sa seule communication au détriment d’économies budgétaires et énergétiques, de la prévention des nuisances lumineuses, de la protection de la biodiversité, d’un environnement nocturne préservé et même des consignes de santé publique.

Quentin Guillemain, conseiller municipal Chartres Écologie